vendredi, 29 juin 2012

Nouveau blog

Je commence un nouveau blog, la suite est donc ici :

En marchant, etc...

dimanche, 20 mai 2012

Trois semaines dans les Cévennes

15 jours de rando dans les Cévennes

Partis avec Benjamin en train et bus de Romans sur Isère à Largentière en Ardèche. Départ à pieds de Largentière, arrivés au Vigan 15 jours après.

6h de marche par jour, 270km parcourus, plantes sauvages (utilisation de plus de 15 plantes), feux de bois, abris simple, 3-4 jours de jeûne. Sac à dos entre 10 et 15 kg maxi. Beau temps pas toujours chaud. L'eau des rivière était saine.

Super expérience nature entre frères.

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itineraire_rando_cevennes.jpg (Les punaises rouges sont les points de départ de chaque jour)

Contrairement aux Pyrénées, je n'ai eu aucun pb de tendinite, ni ampoule etc. Très encourageant, ma capacité à vivre proche de la nature s'améliore :-)

L'expérience du jeûne est intéressante aussi. Peu ou pas manger quelques jours n'est pas un problème. Moi qui avait tendance à prévoir large, voir très large : toujours la peur de manquer ou d'altérer son intégrité physique, l'inconnu, voilà qui m'apaise et me permets de porter moins et de faire davantage confiance à des ressources imprévues sur le chemin. L'eau est bien plus importante, plus essentielle. Et encore, je me suis rendu compte que boire peu un jour ou deux tout en marchant, est tout à fait viable. Je me rappelle la règle des "3" en survie : 3 jours sans boire et 3 semaines sans manger... Y a pas photo. J'ai pu m'en rendre compte par moi-même ces jours-ci (certes à une petite échelle).
Et ça exacerbe les papilles et l'odorat ! Quel délice chaque bouchée, chaque gorgée. L'eau parait même sucrée parfois !

Je simplifie encore mon matériel. Plus l'expérience se développe, plus la confiance dans le rapport à la nature se fait. La nature devient de plus en plus une alliée plutôt qu'une adversaire. Du coup j'ai de moins en moins d'outils avec moi pour me "protéger", ceux que je conserve sont plus justes. Je me dépouille, matériellement et intérieurement...

Etre en rando, c'est être déjà en voyage. Au cours de ces quelques jours, mon idée de voyage plus long vers l'Est s'est concrétisée : partir directement des Cévennes, sans repasser par Romans ni Angers.

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=> PLUS DE PHOTOS ET ETAPES

=> ITINERAIRE ET ETAPES

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Quelques jours au Vigan

Qq jours au Vigan chez une amie connue à Marseille. pas revue depuis 2 ans. On y passera quelques jours très riches de discussions autour de la spiritualité, les relations amoureuses, la poésie et les soins énergétiques. En compagnie aussi de ses amis artistes et autres babas du Vigan. Chouettes partages.

=> Poèmes de Suyin

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Suite

Départ pour un "vrai" voyage ??...........
En arrivant au Vigan, bien que déterminé, l'idée de ce voyage m'angoissait. Au fur et à mesure des discussions, je me suis rendu compte que je prenais les choses de manière trop austère, sérieuse et rigide. Les mots qui ont ensuite fait écho étaient "ludique", "plaisir", "confort", "légèreté".
Ca m'a appaisé. Du coup je m'organise simplement, sans stress, ouvert à l'imprévu et prêt à prendre en considération mes besoins de confort et sécurité le moment venu.

Pleins de choses qui se lachent.............
Les repères se dissolvent, je me fonds et rayonne encore un peu plus dans la vie, la vibration de la vie, le mouvement de la vie...
Ne plus être quelqu'un, pour la joie d'être, simplement. C'est ce qui se dévoile, petit à petit...

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mardi, 1 mai 2012

Printemps 2012, Anjou, famille

Retour vers Angers/Saumur en passant par Noyant sur Allier en Haute Loire chez des amis connus à Marseille, 2 jours. Il s'avère que ces amis connaissent aussi Raphaël ainsi qu'un voisin proche chez Benjamin ! C'est fou... 

Régler des affaires administratives.

Un mois chez ma mère à Angers. Assez intense. Beaucoup de couture.
Visite de Benjamin.
Visite de Carine pendant 5 jours. Comme si on s'était quittés 2 semaines seulement avant. Bref, on se voit peu, mais cette relation a toujours une très grande place dans ma vie ! Classé cette relation dans une catégorie serait une erreur...

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Préparation de la rando dans les Cévennes (matériel).

Achat aussi d'une mini radio portative pour radioamateurs. A but expérimental, j'en rêvais.

Visite d'amis vers Concoret (Forêt de Paimpon, brocéliande), vie alternative (pas d'eau courante etc) 3-4 jours.
Puis chantier Ker-terre chez Nadine, 60 ans, en caravane seule depuis 5 ans, une dure joyeuse, géniale !
Enchaîné avec un petit festival de Permaculture à l'Escampe (ferme Crocus) en Mayenne, je retrouve qq bonnes connaissances de stages et festivals précédents :-)

Les discussions autour au sujet des gens qui se nourrissent de "lumière" sont de plus en plus fréquentes : personnes qui connaissent elles-même directement des personnes vivant comme ça, et pas les mêmes.

=> PHOTOS du chantier ker-terre

Départ avec Raphaël en fourgon, direction chez Benjamin près de Romans sur Isère.
Une semaine tous les trois ensemble.

Raphaël repart. Encore qq jours chez Benj, puis on part en rando dans les Cévennes !

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Plein de crises amoureuses partout ce printemps !! C'est le temps du nettoyage intérieur accéléré !!!

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vendredi, 20 janvier 2012

Hiver 2011-2012, bouddhisme, spiritualité &co

De Novembre à décembre 2012, deux mois au centre Shambhala Dechen Chöling

Ce centre de méditation près de Limoges a été créé en 1995 dans la continuité du mouvement Shambhala initié par Chögyam Trungpa aux Etats-unis dans les années 70-80.
Les livres de Chögyam Trungpa m'ont énormément influencé lorsque j'avais entre 20 et 27 ans, ils m'ont permis de mieux comprendre la nature humaine, de comprendre ce qui m'animait. Comprendre la source de la souffrance et comment elle se manifeste. Beaucoup de résonance avec les études de neurosciences que je suivais à  la fac à cette époque. C'est ce qui m'a motivé pour aller visiter ce centre. Et puis parce que Benjamin et Raphaël y sont déjà allé il y a quelques années déjà.
Mais j'ai été un peu déçu, je n'y ai pas retrouvé la "folle sagesse" de Trungpa. J'y ai trouvé davantage l'esprit de son fils, qui m'inspire nettement moins, un peu trop conformiste à mon goût. Il rayonne quand même d'une grande beauté par sa présence.

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Je ne pensais y rester que deux semaines, peut-être un mois en arrivant, j'y suis resté finalement deux mois.
J'y étais bénévole. Pendant un mois j'ai aidé à la cuisine et à la maintenance (bricollage en tout genre, préparation des salles de méditation), en vue de l'accueil de dizaines de stagiaires pour les multiples programmes. Et le deuxième mois je ne faisais plus que la maintenance.

J'étais installé sur le camping avec mon fourgon, sur lequel j'ai pas mal travaillé aussi, grâce aux ressources trouvées sur place (éclairage, isolation, lit dans le couloir, poële à bois). Sur ce camping on était peu nombreux à cette période de l'année, il y avait une femme d'environ 55 ans, artiste, habitant en yourte ou caravane et une autre femme de 60 ans, suisse, vivant dans une toute petite caravane à l'année et qui se régalait du froid :-)

Le restant de l'équipe, une 20aine de personnes de tous âges (20-50ans) vivaient dans des habitations pas très loin du centre, ou habitaient les chambres du château.

Nous avons aussi bénéficié d'une petite retraite d'une semaine.

Noël et nouvel an passés là-bas, très festif !

Très beau lieu, forte énergie spirituelle. Mais pratique un peu superficielle et peu disciplinée, ambiance conflictuelle Je précise que cela ne vaut que dans le cadre de l'équipe, car en écoutant les stagiaires des programmes, c'est tout l'inverse ! Grand contraste entre ceux qui vivent ici toute l'année et les stagiaires qui ne sont là que deux semaines ou un mois.

En tout cas c'était 2 mois très riches humainement, très intense malgré les apparences, et avec quelques très belles rencontres que je n'oublierai probablement pas.

Et j'allais oublier de dire que c'est un centre international. Il y a peu de français. On y parle principalement donc  l'anglais. Ca m'a bien fait travailler l'anglais et même un peu l'allemand qui n'est qu'en dormance. Je me débrouille plutôt bien finalement (avec l'anglais), en tout cas suffisamment bien pour papoter pendant des heures de nos histoires perso !

=> PHOTOS
=> qui est Chögyam Trungpa
=> qu'est ce que la méditation (par Fabrice Midal, ex-enseignant Shambhala)
=> Le site du centre européen Dechen Chöling

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Début Janvier, 2 semaines bénévole à Dhamma Mahi

Centre de méditation près de Auxerre, dans lequel j'ai déjà suivi plusieurs cours. Méthode "Vipassana", mise en place par S.N. Goenka.
J'ai participé à la cuisine pour 130 personnes, dans une équipe de 12 personnes. A chaque nouveau cours l'équipe est renouvelée car nous sommes tous bénévoles, mais tout est parfaitement étudié et ça fonctionne plutôt très bien !

Forte discipline, pratique engagée. Rythme de travail élevé. Riche humainement bien que ambiance nettement plus froide qu'à Dechen Chöling, pas de contact humain par exemple.

Bien fatigué après ces deux semaines (bonne grippe révélatrice attrapée juste à la fin), saturation d'être toujours avec du monde, besoin de retrouver un peu de solitude, mes petites affaires, repasser à l'action, etc. Je ne reste donc pas pour m'assoire comme prévu au cours suivant.

=> PHOTOS de l'équipe
=> PHOTOS du hall de méditation, 160 places
=> Site web du centre Dhamma Mahi (site dont je me suis d'ailleurs un peu occupé il y a un an et demi)

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Je vais ensuite chez Benjamin

Près de Romans sur Isère.
Festival éco-spirituel à Die pendant une semaine. Très chouette, belles rencontres, Elsa et Pierre le shamane masseur, que je reverrai par hasard au Vigan au mois de mai. Nombreuses connaissances croisées, toujours étonnant !

=> PHOTOS festival Die, les gens
=> PHOTOS yourte Benjamin à Châtillon

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Fabrication poële à bois

Je termine la fabrication de mon poële à bois pour le fourgon.
Fabriqué à partir de bouteilles de gaz de camping.
Il fonctionne très bien, super agréable d'avoir un petit feu de bois chez soi :-)
Mais le fourgon n'ayant que très peu d'inertie thermique, ça ne vaut pas le coup. ça prend beaucoup de place (poële, espace de sécurité, stockage de bois) pour juste 1 heure ou 2 de chaleur. J'utiliserai plutôt le réchaud à gaz de la cuisinette avec une cloche inox par dessus comme diffuseur de la chaleur. Et puis je me suis aussi bien habitué à vivre par 10-15°C, avec des nuits en dessous de zéro sans soucis... Le besoin de chauffage est trop occasionnel pour une telle installation dans ce petit espace.
De plus les améliorations en isolation que j'ai réalisées (calfeutrages, rideaux en laine en avril) ont été très efficaces, j'ai récement gagné 5 degrés environ, ce qui fait au final en fin de nuit (sans chauffage à par mon propre corps) pas loin de 10 degrés de plus par rapport à l'extérieur. Bref, le confort !
Sérieusement, je m'y sens vraiment bien.
A faire par la suite : ouverture dans le toit (lumière et aération pour l'été) et panneau solaire 50-100 watts pour nourrir quotidiennement la batterie auxiliaire.

=> PHOTOS

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mardi, 1 novembre 2011

Automne 2011 - retour, nouvelle base

Une semaine à Dhamma Mahi près de Auxerre, cours de méditation de 3 jours intensif, bénévolat (bricollage dans les nouveaux dortoires).

Achat du fourgon à une amie vivant près du centre. En vue d'y habiter. Après cette rando dans les pyrénées, je laisse tomber pour l'instant mon projet de voyage en asie centrale et besoin d'un peu plus de confort. Plus adapté aussi pour aller sur les chantiers participatifs.

Retour à Saumur / Angers, avec mon frère Raphaël et/ou ma mère.

Passage à Noirmoutier récupérer qq affaires pour le fourgon.
Amélioration de l'aménagement. En particulier le gros oeuvre. Je continuerai à l'aménager tout l'hiver.

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Décès de Bonne-Maman, Geneviève Pouzet, ma grand-mère paternelle, à l'âge de 98 ans. Je l'ai vu morte sur son lit et j'ai été à son enterrement. C'était chouette de célébrer sa mort en famille joyeusement et se retrouver.

=> Photos (Zut, même pas de photo de mon Papa !)

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Quelques paroles d'Eric Baret à propos de la mort et la déchéance :

" Le vieillard n'est pas plus que l'enfant : c'est une autre expression de la vie. Il n'est pas moins non plus lorsqu'il perd sa force, son intelligence, sa mémoire et sa santé. "

" Il est bon d’observer combien la vue d’un vieillard qui devient sénile nous percute. Pourquoi est-ce si difficile ? Qu'est-ce qui m’effraie ? Je suis remis en question. Je m'aperçois que je vais être comme ça et que je ne vais plus pouvoir prétendre – prétendre ma réussite, mes échecs. Je vais être obligé d'abdiquer ma chère vie, ma chère identification à moi-même. C'est cela qui m’est pénible.
Laissons le vieillard tranquille de nos projections, de nos peurs. Le vieillard va très bien : c'est nous qui avons peur. Un saumon en fin de vie n'est pas moins que dans sa splendeur. La dégénérescence, sur un certain plan, fait partie de notre processus biologique. Il y a autant de beauté dans quelqu'un qui meurt que dans quelqu'un qui naît. "

mardi, 6 septembre 2011

Eté 2011 - Pyrénées expérimentales

Du 15 juillet au 15 août.

Parti d'Angers en stop, je suis arrivé en 2 jours à d'Irun, côte atlantique donc, et j'ai commencé à marcher sur le GR 11 espagnole vers 16h. Au bout d'une heure je sympathise avec un espagnol dans une démarche aussi de rando légère. On marche ensemble pendant 2 jours.

Je croiserai ainsi des gens de toute l'europe (allemands, tchèques, français, espagnoles, anglais), solitaires, amis, couples, entre 20 et 30 ans pour la plupart, mais aussi un guide de haute-montagne de 45 ans préparant un nouveau guide, deux frères de 70 ans terminant la traversée des Pyrénées en 5 semaines. marcher ensemble et/ou bivouaquer ensemble.

J'ai donc marché pendant 4 semaines, au début en moyenne montagne et sous la pluie, puis en altitude et avec du beau temps le plus souvent. J'ai arrêté la rando à Espot (c'est à 2 ou 3 jours de marche avant l'Andorre).

Je n'ai pas préparé l'itinéraire à l'avance et suis parti avec une carte au 100 millième. L'idée était de faire comme si je voyageais au long cours et dans des régions peu documentées, donc en devant improviser et m'adapter au fur et à mesure. Je ne connaissais pas les étapes officielles de la traversée et ne voulais pas dormir dans les refuges payant. Je voulais aussi faire ce voyage en dépensant un minimum d'argent et en expérimentant de voyager seul.

Mon équipement longuement préparé était volontairement non-spécifique à la montagne. L'idée était d'expérimenter un matériel simple, léger, low-tech (non high-tech), qui passe partout : ville/campagne, été/hiver, plaine/montagne, etc. Pas de veste Gore-Tex, pas de chaussures de montagne, mais un petit sac à dos de 45 litres, un pull en laine, un bon sac de couchage en duvet, un réchaud à bois pour la cuisine, un tarp pour m'abriter (sorte de bâche améliorée et légère), une lanterne à huile, un peu d'outillage, etc.

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Au départ je n'avais qu'une carte au 100 millième, car je ne voulais pas être trop dépendant des cartes. Mais comme je me suis perdu plusieurs fois (le GR n'est pas toujours bien balisé, voir différent de la carte), j'ai acheté dès que j'ai pu quelques cartes au 50 millième.

Ce n'est pas si facile de trouver des boutiques en pleine montagne pour acheter à manger, des cartes, du gaz pour réchaud. Plusieurs fois j'ai dû faire du stop ou modifier mon parcours pour rejoindre un village suffisament grand. De plus les horaires des boutiques espagnoles étaient très décalées avec les miennes. Ca m'est arrivé plusieurs fois d'arriver dans un village, d'attendre tout l'après-midi l'ouverture d'une boutique et que finalement, le commerçant décide de ne pas rouvrir...
Comme je dormais loin des villages, j'y arrivais en milieu de journée et trouvais les boutiques fermées. Et moment où elles rouvrent, entre 17 et 18h, moi je suis déjà reparti vers mon lieu de bivouac (entre 1 et 3 heures de marche, puis m'installer manger etc.) Mes horaires étaient : levé le matin entre 6h et 7h et couché le soir entre 21h et 23h. Je partais sans petit déjeuner, je mangeais en marchant et prennais une bonne pose autour de 10h. Déjeuner rapide vers 13h, et dîner vers 18h.

Donc je marchais entre 6 et 9 heures par jour (et même une fois 12h/45km !)

Normalement je suivais le GR 11 ou ses variantes comme le GR 12. Mais parfois j'ai fais de gros écarts, pour des contraintes de ravitaillement, ou pour prendre un parcours plus en altitude suite aux conseils de personnes croisées sur le chemin.

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Par exemple au bout de 2 semaines j'ai fait un tri dans mes affaires et j'ai constitué un paquet d'1,8kg à renvoyer en France. Mais impossible de trouver une poste ouverte et prenant les paquets pour la France. Ca m'a fait "perdre" (guillemets, car en fait ça fait partie du jeu !) une journée et demie de marche. Je suis finalement allé jusqu'à Saint-Larry en France. Pas de chance, je suis arrivé à midi pile devant la magnifique poste française (oui, magnifique comparé à celles que j'ai vues en Espagne), pile à la fermeture, donc encore 2 heures d'attente. Ca me permet quand même de prendre un bon bol d'air français, avec une bonne pêche bien mûre et une quiche lorraine bien grasse et parfumée. J'ai aussi acheté une petite bouteille de gaz et 3 livres de poche.
Du coup, au lieu de reprendre le GR en Espagne là où je l'ai quitté, je prends le GR 10 pas loin de Saint-Larry, qui se dirige justement en direction de l'Espagne. Je prends ensuite d'autres chemins balisés qui me font passer par de hauts cols à plus de 3000m d'altitude.

Souvent je lisais le soir ou dans la journée quelques polars.

J'ai rencontré pas mal de monde. Randonneur à la journée, sur quelques jours, quelques semaines. Avec certains j'ai marché un jour ou deux, avec d'autres on se retrouvait juste le soir certains jours, ou d'autres encore juste échanger quelques mots et sourires en plein milieu d'une pente abrupte et sous les bourasques de vent. C'était toujours très riche.

J'ai eu pas mal de petites difficultés physiques : tendinites aux talons, aux genoux, foulure de la cheville. Mon bâton de marche fabriqué sur place en noisetier m'a bien aidé. J'avais sur-estimé mon entrainement (les muscles de la campagne ne sont pas ceux de la montagne), j'ai voulu aller trop vite dès les premiers jours (j'aime faire de la distance et j'admirai certaines personnes faire la traversée en 3 semaines seulement, restes de mes courses de trail).
J'ai aussi mal géré ma nourriture, trop de réserves inutiles, ravitaillements trop éloignés. Et ma géré mon carburant de cuisine (bois peu sec, bouteilles de gaz à vis rares).
Bref, vitesse et autonomie ne vont pas de paire ! La prochaine fois je démarrerai plus progressivement, porterai moins de nourriture et orienterai mes étapes pour passer par des villes / villages suffisament grands.

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Par contre pour le matériel, j'en suis très content. Mon sac à dos fait maison n'a pas bougé, mes chaussures légères étaient suffisantes dans les nevées, les pierriers et l'escalade, mes vêtements parfaits (pull laine/coupe vent en coton/poncho en nylon), mon système de couchage tarp/duvet très bon (le tarp 2,5x1,5m un peu petit en cas de gros temps tout de même). La poche ventrale super pratique. Les chapeaux plutôt que les lunettes de soleil me convenaient très bien. Mes vêtements et mon couchage convenaient bien aux températures variables de la montagne : très chaud la journée et parfois bien froid la nuit (0°C à 3000m une nuit à la belle-étoile)

Ce qui n'allait pas :
- le réchaud à bois fonctionne mal avec du bois humide (contrairement à un vrai feu)
- les petites chaussures en cuir de Bison Bushcraft sans renfort de talon sont inadaptées pour moi sur la durée (les tendinites aux talons)
- le tissu du sac à dos top qualité soi-disant super waterproof s'est révélé perméable (sur trois jours de pluie)
- la jupe impérméable tient mal le vent (c'est pourtant là qu'on le plus besoin de protection)

J'ai arrêter de marcher après un mois, car ça faisait déjà long et je n'arrivais pas à récupérer de la fatigue générale aux tendinites. Et puis durant la dernière semaine mon estomac s'est bloqué pendant 2 jours, suite à l'ingestion d'une boite de thon, je pouvais tout juste boire. J'ai fini par la vomir avec tout ce que j'avais mangé ce jour là ! Une accumulation de problèmes m'a donc décider à arrêter.

Bon voilà. J'aurai appris beaucoup de choses, cette expérience de voyage-rando à l'étranger a rempli son but. Je me connais mieux et j'ai pris de meilleurs repères de voyages.
Sans parler bien sûr des magnifiques paysages, parfois sublimes....

=> Voir les photos ici

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Ensuite une semaine à Barcelone en stop et bus. Accueilli chez Audrey une ex-petite amie et son compagnon. Une semaine n'était pas de trop pour récupérer ! Merci à eux deux :-)

Une nuit aussi en couchsurfing.

Puis retour en France.

mercredi, 20 juillet 2011

Printemps 2011

En bref et en vrac :

Au beuchot : couture de matériel de rando, entrainement course à pied, partage avec les voisins.
Déménagement en Anjou.
En Anjou : administratif, couture.
Cours de Permaculture en forêt de Brocéliande.
Chantiers bottes de paille en Vendée et Poitou.
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Au Beuchot, Janvier - Mars 2011

Chantiers du Beuchot : je pensais finir quelques travaux que j'avais commencés (appartement, compost et autres) mais finalement je n'ai rien fait : le relationnel avec les gérants du lieu restant au plus bas, je n'étais vraiment pas motivé. J'estimais aussi avoir fait largement ma part. J'ai donc passé tout ce temps pour m'occuper de mes affaires personnelles.
Travail sur mon matériel de rando : recherche d'infos, achats, fabrication de matériel. Couture de petits sacs étanches, élaboration de plans de coutures pour un sac à dos.
J'ai aussi passé pas mal de temps avec mes voisins proches. En plus de mon cher Dom, il y avait aussi Mourad (alias Ishem le guerrier), qui apporté une super dynamique pendant quelques mois. Bonnes discussions et soirées à trois autour de la spiritualité et souvent autour des difficultés relationnelles au Beuchot qu'on a tous en commun. Très enrichissant, beaucoup d'écoute et de partage. Avec Mourad on s'est bien motivé pour courir ensemble. balades entre 45 minutes et 3 heures dans la campagne du coin. 
Chouettes moments de partage aussi.
Fin mars après avoir couru une petite heure au soleil, on est allé se baigner dans l'étang glacé du Beuchot. Le termomètre de l'étang indiquait 10 degrés, trois brasses allé et trois brasses retour m'ont suffit ! Mais c'est tellement revigorant ! Mourad, lui, y est retourné une deuxième fois.
Cet entrainement m'a permis de retrouver un bon niveau, et j'en est profité pour préparer la rando physiquement : footing pieds nus, avec un sac de 6 kg sur le dos ! et ça le fait bien :-) Du coup je me sens bien en confiance physiquement pour la suite...
Travaux sur sites web : nouveaux développements rémunérés et corrections de bugs sur bistrakoo.com, petits travaux sur mon site Artisho.com : mise en valeur des expostions. Ajout aussi d'un ou deux articles sur revolution-lente.
Fin mars j'ai passé du temps avec Elly, thérapeute néerlandaise, qui me soutient beaucoup de manière générale et dont je me sens très proche, pour l'aider dans son déménagement. J'allais chez elle à vélo, distance 45 km. Deux bon week end bien sportifs qui m'ont permis aussi de rencontrer son compagnon et d'autres amis à elle, néerlandais ou allemands. Quelques discussions enrichissantes avec eux autour du voyage, je rencontre de plus en plus de personnes qui partagent avec moi leurs expériences de voyage de tous styles à travers le monde.
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Par rapport aux problèmes relationnels qui traînaient depuis 6 mois, ça s'est malheureusement terminé dans la plus grande hypocrisie. Très décevant de la part d'"experts" en psychologie, thérapie et dynamique de groupe. Comme on dit, les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés...
Ce qui m'a le plus déçu, c'est le grand fossé entre le discours (l'immense potentiel annoncé) et la pratique, qui s'est avérée pleine de rétention, de patriarcat infantilisant conservateur, et de terribles peurs familiales !
En tout cas, ça m'aura beaucoup appris, à mieux connaître le genre humain en général, à prendre position dans un groupe et à être un peu moins naïf. J'ai bien sûr aussi appris beaucoup de choses en rénovation immobilière, maraîchage.
Et puis j'ai appris à vivre de manière plus simple et sobre, ce qui m'apporte un immense confort intérieur et un grand sentiment de liberté.
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Déménagement du Beuchot vers l'Anjou

Et fin-fin mars : préparatif du déménagement. Ca a commencé par un énorme tri. En vue du voyage à long terme que je prépare,
je ne souhaitais pas reprendre d'appartement, et ne garder que l'essentiel de mes affaires : peu d'affaires à transporter et peu d'affaires à stocker.
Ca m'a permis de récupérer un peu d'argent aussi, en revendant ma basse, quelques matériels électronique couteux. J'ai revendu aussi mes gros matelas et ma machine à laver le linge dont je ne me servais pas depuis plus d'un an. Le reste je le donne ou le laisse sur place (quelques meubles). J'ai réserve un 9 mètre cube pour le week end.
Le jour J, un vendredi soir, remplissage du camion avec l'aide de mes voisins et départ vers Noirmoutier le soir même, distance 800km.
J'arrive chez mon frère Raph et sa chérie Dominique du côté de Saumur tard le soir. Le lendemain matin on vide une petite partie du camion dans leur garage (tout ce qui est nourriture et matériel de bricolage et couture), car je serai domicilié chez eux et passerai quelques semaines chez eux pour faire de la couture et mettre à jour l'administratif.
Puis on repart ensemble en début d'après midi, Raphaël conduit, on récupère ma mère à Angers, direction Noirmoutier, la maison de vacance de mon père. On vide entièrement le camion tous les trois dans le spacieux grenier le soir même, petit diner ensemble, on est reparti le dimanche matin vers 8 - 9 heure sans même être allé à la plage.
Je serai rentré au Beuchot le dimanche soir tard et je rammène le camion le lundi matin sans soucis. Je prends le vélo dans le camion pour pouvoir revenir plus rapidement de l'agence de location qui se trouve à une quinzaine de km.
Ca s'est bien passé, mais, bien que j'avais peu d'affaires à déménager (et ça fait quatre ans que je réduits mes affaires),
j'ai ressenti cette étape de déménagement très violente pour moi-même, difficile de savoir/expliquer pourquoi.
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Passeport
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Avril : En Anjou : administratif, couture et baignades

En avril j'ai évolué entre chez ma mère à Angers et chez mon frère à Brain du côté de Saumur, en fonction de leurs disponibilités et de mes besoins en repos, en administratifs et en bricolages de rando.
Je passe les détails administratifs, à part l'obtention d'un nouveau passeport biomètrique, valable pour 10 ans, bonne base pour la suite de mes projets.
Début avril j'ai passé un peu de temps en camping au bord de la maine avec ma mère. Course à pieds, baignade, lecture du livre sur la traversée de l'Himalaya à pied pendant 6 mois par Sylvain Tesson et Alexandre Poussin. Ils voyageaient avec peu de matériels (pas de tente, pas de réchaud, pas d'équipement d'alpinisme...), leurs sacs à dos pesaient environ 5 kg chacun ! Ca leur permettait de faire entre 35 et 50 km par jour ! :-)
J'ai acheté aussi une carte du monde et un livre guide de voyage sur l'asie centrale.
J'ai aussi passé quelques jours de vacances aux Sables d'Olonne avec ma mère son compagnon et ses filles de 20 ans.
Baignade et lecture l'après midi, couture le matin avec la grande aide de ma mère : doublure contre la pluie sur les épaules de ma veste, travail d'ajustement précis et technique, puis transformation de mon sac de couchage sarcophage en duvet en "topbag" : suppression de la capuche et de la fermeture éclair, mise en place du dos sans garnissage. Ca me permet de gagner du poids, du volume, et de convenir mieux à mon usage pratique (en gros plus de simplicité). Le sac de couchage (0-5°C confort) pèse environ 600 grammes.
Puis je suis allé à Noirmoutier en stop, pour quelques jours de repos aussi.
Ensuite, en stop vers Nantes, et quelques jours chez ma cousine Annelise et son copain Ben avec quelques amis à eux.
Au programme : rénovation avec des matériaux et techniques écolo de leur nouvelle très belles et originale maison, et très bonnes parties de carte !
De retour à Angers je règle quelques points administratifs et file sur Brain pour attaquer la confection de mon sac à dos (fort accompagnement de ma mère aussi). Bien que le sac soit assez simple de conception, il y a pas mal de pièces à découper assembler dans le bon ordre, le travail est difficile. Les machines ont aussi du mal à suivre, le fil est gros, les tissus déjà un peu épais se supperposent parfois jusqu'à 13 couches ! Heureusement, malgrès quelques erreurs de réalisation le résultat est bon, ouf ! Ca me fait un sac à dos confortable, pratique, solide et léger (700 grammes). C'était un travail relativement éprouvant, car ça demande beaucoup de concentration ponctuelle et globale, et que l'enjeux était pour moi important : je n'avais pas le temps ni l'énergie pour en faire un deuxième après, si le premier ratait ! Mais le vrai test sera en juillet-août, car je prendrai ce sac pour traverser les Pyrénées à pieds.
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Sac à dos fait main
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Cours de Permaculture en forêt de Brocéliande

Début mai, départ (en stop comme d'hab') vers la forêt de Brocéliande au sud ouest de Rennes, pour un cours de permaculture de 72 heures, version expérimental ! J'arrive en avance chez Gurun (c'est un nom breton, le 'u' se prononce comme en français) et Sonia et leur deux enfants de 2 et 4 ans. Ils habitent dans une belle yourte en bottes de paille, sans être relié aux réseaux standard (électricité, eau),
mais ont de nombreuses ressources localement et un voisinage riche.
Je suis arrivé en avance pour les préparatifs, je suis le premier arrivé et je passe quelques jours juste avec eux. Je les avais déjà croisé aux deux festivals de permaculture il y a un an et deux ans. Il y a un an au festival, j'avais participé à l'atelier de communication bienveillante de Sonia. J'ai pu constater dans leur quotidien, à quel point la communication bienveillante peut être bénéfique ! Beaucoup d'écoute des besoins et limites de chacun, beaucoup de fluidité humaine malgrès les difficultés.
Petit à petit, les autres stagiaires sont arrivés et on s'est retrouvé dans le coeur du cours de Perma.
Expérimental, car autogéré et le prix du stage était libre. Autogéré, car on allait passer deux grosses semaines au quotidien ensemble,
et c'est nous stagiaires qui allions organiser ce quotidien, en décidant nous même au consensus (et non pas à la majorité) des règles ou de l'absence de règle. Et ça s'est super bien passé, très fluide, tout le monde a joué le jeu, tout le monde se sentait impliqué. Normal, on est tous venu pour ça aussi !
Prix libre : les organisateurs, à la fin des deux semaines de cours, nous expliquent à combien ils estiment eux le coût du stage et pourquoi (détaillé, transparence totale) puis on donne ce qu'on veut (de manière anonyme) en fonction de ce qui nous parait être juste pour soi. Ambiance de confiance, au final, plus d'argent a été donné !
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Consensus
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Au niveau du contenu des cours, ça se déroulait dans un grand dôme très lumineux , c'était assez intense. De nombreux thèmes ont été abordés : maraichage, pisciculture, sylviculture, habitat bioclimatique, monnaies alternatives, co-habitat, villes en transition...
Chaque fois l'accent était mis non pas sur les techniques (il y a des tas bouquins pour ça et des sites web), mais sur les principes de la permaculture, sur l'approche permaculturelle des systèmes.
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Au passage voici une petite définition de la permaculture : 
"Aménagement consciencieux du territoire (ou tout autre système) qui imite les modèles de la nature,
pour subvenir en abondance à nos besoins locaux en nourriture, en fibre et en énergie."
- "territoires / système", ça peut-être un terrain de plusieurs hectares avec bâtiements, un potager, un village, une maison, une entreprise, un tiroire de commode, un réseau social, un système monétaire, etc etc...
Donc la permaculture ne relève pas que du potager, ni même que de systèmes matériels !
- "imite les modèles de la nature" : ça veut dire s'inscrire dans le système d'interdépendance existant, le modifier, le transformer,
mais toujours dans cette vision systémique des choses.
- "abondance" : mais aussi résilience, long terme, solidarité, etc...
* à noter aussi que l'être humain fait partie à part entière du système, avec ses besoins, ses limites et ses ressources (immobilier, argent, outillage, savoir-faire, etc...)
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La spiritualité (qui n'était pas au programme) était très présente : beaucoup de bienveillance, d'ouverture et de confiance entre nous.
Quelques difficultés ont pu être dépassées grâce à ça.
Les participants étaient de tous âges, de toutes origines et styles, et venaient de toute la France et même de Suisse !
Finalement le vécu humain a été au moins aussi important que le cours lui-même.
A la fin on a fait un exercice de design du lieu que l'on a présenté publiquement (modestement, mais quand même !) et on a obtenu notre petit certificat ! Ce certificat nous permet d'avoir une certaine reconnaissance dans ce cadre là, de proposer des initiations à la permaculture (généralement rémunératrices) et d'accéder au diplôme, qui lui permet d'exercer officiellement le métier de professeur-designeur.
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Quelques photos ici :
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Design
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Fin mai : retour à Angers-Saumur

J'ai pu faire le trajet avec Claire du cours de perma, qui habite à côté d'Angers.
J'ai passé la majeur partie de mon temps chez Raphaël pour terminer mon sac à dos (la ceinture n'était pas entièrement fixée)
et surtout à ajouter quelques fonctionnalité sur le site Bistrakoo.com.
Mes allocations se sont arrêtées début juin : 260 euros versés pour la période de début mai.
De m'être mis à mon compte m'a permis de toucher ces allocations sans avoir de compte à rendre, mais les a aussi écourtées,
car ils considèrent que mon entreprise est viable au bout d'un an. Ce qui est loin d'être le cas bien sûr.
Mais bon, la fin de ces allocations a aussi ses avantages : cette fois je n'ai plus du tout de compte à rendre, je me sens beaucoup plus libre,
libérés de quelques liens qui me reliaient à ce système malsain. Je ne dépends plus maintenant que de la providence, lien infiniment plus sain !

Chantiers bottes de paille en Vendée et Poitou

Premier chantier, en plein milieu de la Vendée, une grosse ossature bois avec un étage.

La propriétaire, Chantale, une équipe de 8 - 10 bénévoles et la responsable / formatrice de Botmobil, Christelle, pionnière de la nouvelle génération.
Le principe est que les bénévoles sont formés et nourris-logés, et en échange ils construisent la maison.
Le camping était moyen, mais la nourriture excellente, trop... car travailler avec le ventre irrésistiblement plein n'est pas si facile...
La cuisine était gérée par une très chouette association nantaise, "La Bestiole".
Pendant deux semaines, j'ai donc appris à travailler avec les bottes de paille, les sélectionner, les retailler, les recoudre, les remodeler.
Les installer en les coinçant en force entre les montants en bois de la maison. L'outillage : aiguilles à coudre géantes, chausses bottes, sangles, persuadeur (sorte de maillet en bois géant), visseuse, et huile de coude. Les expériences que j'accumule depuis 3 - 4 ans (rénovation au Beuchot, chantiers participatifs au hameau des buis, et depuis mon enfance en fait !) me rendre très à l'aise sur le chantier, j'apprends vite, c'est très encourageant et gratifiant pour moi.
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Echaffaudages
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Les bénévoles étaient là soit pour s'initier, soit pour en faire leur métier, soit pour construire leur propre maison, soit pour les deux.
J'ai retouver deux personnes, un couple, que j'avais rencontré lors d'un stage de techniques primitives dans les Alpes de haute provence il y a deux ans ! On retrouve dans ce milieu beaucoup d'anciens ingénieurs hi-tech en reconversion comme moi !
Il y avait aussi quelques bénévoles à long termes, sorte d'apprentis qui suivent les chantiers toute l'année en étant soutenu par les cadres de l'association Botmobil. ça leur permet de se former rapidement, à moindre frais et sans s'engager, dans un cadre humainement riche.
J'ai pu avoir aussi une initiation aux enduits terre : expérimentation de différents mélanges en vue d'une tenue parfaite sur les murs.
Les ingrédients de cuisines sont : argiles, sable, paille, foin, copeaux de bois, jus de maïs fermenté et eau...
Deux semaine c'est le temps pour s'attacher au gens, mais c'est trop court pour mieux les connaître, du coup c'est assez frustrant !
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Quelques photos ici :
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Chantale

Ce chantier durait encore 4 semaines, mais j'ai ensuite rejoint mon deuxième chantier.

Il se passait au sud de Poitiers, chez Pascal (lui qui encadrait le cours de permaculture en Mai). Ce lieu est en permaculture bien sûr, de nombreux arbres transforment ce lieu au fil des années. Il y vit avec sa femme Chenli, chinoise en France depuis deux ans.
L'ambience est très différente du chantier précédent : plus informel, plus amical / familial, plus relaxe.
Au début j'étais le seul bénévole, en plus de Philippe le menuisier. Puis l'équipe s'est grossie petit à petit.
Ici le travail portait principalement sur le bois. Il s'agit d'un ancien séchoir à tabac en ossature de chêne, dans lequel est monté une grande mezzanine, puis les montants des murs qui contiendront les bottes de paille. Ici le montage des murs est assez fidèle à la technique CST (cellules sous tension), beaucoup plus légère qu'au précédent chantier. J'ai le plaisir de voir que mes connaissances acquises au précédent chantier, servent déjà : elles aident à définir les emplacements des montants en fonction des différentes manières de monter les bottes (horizontal, vertical, etc).
Il y a trois grandes familles de techniques de maisons en bottes de paille :
- Bois entièrement porteur, les bottes ne servent que d'isolant, technique poteau-poutre, demande beaucoup de bois et de bonnes compétences en charpente.
- Bottes de paille entièrement porteuses, dont la technique la plus ancienne, dite Nebraska, besoin de très peu de bois et de très bonnes compétences en bottes de paille ;
- Bois et bottes de paille porteurs à 50% chacun, bois et paille travaillent ensemble.
Mais dans la pratique, chaque maison est un cas particulier et adopte sa propre technique, dérivée de ces grandes familles, en fonction des besoins particuliers des propriétaires et des ressources locales.
J'ai pu participer à la pose des premières bottes : la structure d'accueil en bois est bien adaptée, ouf !
J'ai dû prendre aussi une demie journée et une heure à droite à gauche pour travailler un peu sur internet.
J'ai aussi transformer une lanterne de randonnée, en remplaçant la bougie chauffe plat avec une mini lampe à huile faite maison. Elle me permet de m'éclairer le soir pour bouquiner aisément, sans dépendre de batteries ou autres systèmes électriques. L'huile se trouve partout dans le monde, par exemple l'huile d'olive ou de yack ! Une belle lumière orange en autonomie :-)
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Quelques photos ici :
(Une bonne partie sont de Chenli ou Pascal)
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La Courdémière

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J'ai ensuite rejoint ma famille paternel à Noirmoutier pour fêter les 20 ans de mariage.

Le stop s'est encore bien passé, avec en particulier un conducteur avec son jeune fils, qui a fait un détour de 30 km pour me déposer directement à l'arrivée. Bien sûr il était content de prendre ce temps, il aime rouler, on a bien discuté et il avait envie de voir l'île de Noirmoutier. Il me racontait qu'étant enfant au Maroc, à l'âge de 11 ans,  il a fait de grandes traversées à pieds dans la montagne, seul. Mais ça faisait bien longtemps qu'il n'était pas reparti à l'aventure et me voir avec mon sac à dos lui donnait des fourmis dans les jambes.
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Demain je pars pour un mois seul dans les Pyrénées.

Mon nouveau tél au cas où, car je n'ai pas souvent internet : 06 01 77 23 02
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" Sans pensée ni but, l'instant est méditation sans fin.
Quand nous laissons la vie s'épanouir, pensées et créations fleurissent et meurent dans le silence. "
- Eric Baret (Corps de silence)
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jeudi, 9 juin 2011

Automne-hiver 2010-2011

En bref et en vrac :

Stage de vie en pleine nature, savoirs-faire primitifs
Visites de famille
Voyages en stop
Stage Vipassana
Bricollage pour la rando au Beuchot
Noël en Anjou
Déménagement de Benjamin à Die
Mini-randos

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Stage de vie en pleine nature (24 sept - 11 oct)

FoyerJ'avais déjà fait un stage de ce type un an auparavant avec le même instructeur, mais celui-ci est deux fois plus long et vraiment éloigné de la civilisation.
Ca se passe donc dans les alpes de haute provence, à environ 1000 mètres d'altitude.
En pleine nature, calme et intense...
Couper avec la haute technologie, la vitesse, et dormir sous les étoiles chaque nuit.
Changements total des repères, s'abriter, manger, cuisiner, s'abriter, se chauffer, tout ça ensemble (le groupe) et à partir de "rien", comme le faisaient nos vieux ancêtres. Le rien c'est des cailloux, du bois, de l'os, du tendon, de la résine de pin, de la terre, des plantes.
Et puis bien sûr l'eau, le feu, le soleil.
Les journées se faisaient au rythme des levés et couchés du soleil (pas de montre, ni téléphone, etc) et en fonction de la météo (excellente globalement), le t-shirt était de rigueur en ce début d'automne. Les différentes activités étaient centrées entre le feu de bois (le foyer) et la petite rivière, tous deux séparés d'à peine 100 mètres. Cette petite prairie était notre maison.

On était une petite quinzaine, hommes et femmes entre 17 et 37 ans, deux couples, dont un avec une fille de 11 ans.Manger 

Deux repas par jour seulement, un petit déjeuner très frugal et un dîner plus copieux (copieux comparé au matin, mais en fait assez frugal aussi !). Ça nous laissait une longue journée pour se consacrer pleinement aux activités. Fabrication d'ustensiles de cuisine, fabrication d'outils pour faire du feu, apprendre à faire du feu (sans allumettes donc), fabrication d'une hutte en terre/paille, fabrication d'un arc et de flèches, vannerie, poterie, fabrication de brai de bouleau (sorte d'extrait d'écorce qui sert de mastic pour, par exemple, fixer la lame d'un couteau en silex ou fixer les plumes d'une flèche). Et puis bien sûr la cuisine, on s'est bien régalés. Il faut dire que la faim aide particulièrement à apprécier les repas. Mais ce rythme était vraiment agréable.

BolRégulièrement on allait se balader, explorer les alentours et récolter de la nourriture, du bois pour le feu ou divers matériaux. Sur 10 jours on n'a eu qu'une journée de pluie, elle nous a permis de travailler sur la fabrication de ficelle, le tressage et autres petites tâches qui ne demandent pas de sortir dehors. Quoique même ce jour là, certains sont partis à la chasse aux champignons (à défaut de sangliers) et sont revenus trempés mais souriants ! Les nuits étaient très fraîches, il gelait, le petit vent qui descendait de la montagne la nuit n'arrangeait pas la sensation. Au choix, rester collés près du feu en faisant des jeux stupides, discuter à n'en plus finir, ou se calfeutrer dans son duvet.
Le feu de bois est vraiment central, car il sert à de nombreuses activités : manger, se chauffer, pour la fabrication de nombreux outils : redresser les flêches, cuire les poteries, extraire le brai de bouleau, fabriquer des cuillères et des bols, et puis bien sûr le rôle fort de cohésion social. Le feu réchauffe d'abord le cœur. On réalise concrètement pourquoi le mot "foyer" a tant d'importance.

Kim, l'instructeur qui gérait le stage est âgé de 28 ans je crois. Il consacre sa vie aux "savoirs-faire primitifs" en général. Il est très souple, gère les difficultés du groupe avec beaucoup d'écoute et de souplesse. Et puis surtout, il a des tas d'histoires à raconter, notre propre histoire préhistorique, et puis des rencontres avec des animaux (loups, ours, carcajou, caribou…), ou encore des histoires de vraies survies…Feu Au final, c'était très riche et relativement éprouvant (changements de repères, étroitesse du groupe). C'est génial de prendre la mesure de notre capacité à l'autonomie et de notre dépendance vis à vis de la si fragile et éphémère société de consommation.
Je suis rentré en voiture grâce à des stagiaires qui rentraient allaient vers Nancy. Adorables, mais qui roulaient à toute berzingue sur les départementales (avec leur fille et moi à l'arrière).
Retrouver mon petit chez-moi au Beuchot était agréable… J'étais à la fois fatigué, amaigri, mais bourré d'énergie !



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Au Beuchot pendant un mois

Au programme, gagner un peu d'argent grâce à une nouvelle commande de site web : www.bistrakoo.com, un site de vente d'objets artisanaux de mode fabriqués en Bretagne.
Et puis encore améliorer mon matériel de randonnée : couture d'un tarp plus petit, fabrication d’un réchaud à bois double combustion en titane.
Réchaud Fourdog like
Les sites web c’est super, mais j'ai toujours du mal à gérer mon temps et mon effort. Car rester hyper concentré devant un écran pendant plusieurs heures, ça met bien le cerveau en vrac et ça déconnecte de la réalité (encore plus ;) Bref, ce n’est pas sain. J'aménage un peu, mais ça reste limité, car si je coupe trop mon effort, je perds le fil de mon problème de codage informatique et mon efficacité en prend un coup. Mais c'est peut-être préférable de perdre de l'efficacité plutôt que son cerveau. À voir…

http://www.bistrakoo.com
http://www.flickr.com/photos/10632299@N04/sets/72157625155100402/

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Vacances en famille du 10 au 18 novembre, près de Saumur.

Voyage aller

Je suis parti tôt le matin, d'abord en bus pour Dijon, car ça ne me coûte que 6 €. Mais un peu tard, car mon voisin sur qui je comptais pour m'emmener à la gare ne voulait pas se lever à 5h30. J'ai quand même réussi à avoir le bus, en courant en pleine nuit, mon sac sur le dos, à travers la forêt boueuse. Après m'être fait transporté par quelques voitures, un peu après Nevers, le soleil se faisant trop bas pour continuer à faire bonne figure, je me suis arrêté et me suis posé dans un petit bois. Je suis reparti le lendemain très tôt. Mais tôt le matin il n'y a pas de voiture et il fait froid. Un vent bien glacial même. Ça m'a permis au moins de voir entièrement le soleil se lever.
Je suis arrivé en fin de journée vers Saumur.

Ceux qui m’ont pris en stop :

  • Retraité qui travaillait dans le socio-culturel (une grosse MJC)
  • Potier artiste, qui cherche à transmettre son métier, mais les aspirant sont rares.
  • Couple en ZX, ils m'ont pris sous la pluie, c'est lui qui conduisait, impression que elle ne voulait pas me prendre. Pas bavards.
  • Un boucher intérimaire qui fait de l'abattage industriel, tête rougeot à la Georges Marchais. Je n'étais pas très à l'aise, je lui posais quelques questions (lui n'en posait pas), les réponses se résumaient essentiellement à : "Ben oui hein ! " ou "Pfffou !" en hochant la tête pour dire non. Il avait aussi un point de vu aussi assez arrêté sur l'écologie, mais qui était assez intéressant.
  • Après la nuit dans le bois j'ai été pris par un militaire qui se rendait à une base un peu plus loin. Avec ma veste kakie il a dû me prendre pour un collègue. Il ne m'a pas adressé un mot et m'a laissé (là où nos routes se séparaient) sans me dire un mot, ni au revoir ni rien !
  • Un agriculteur à la retraite qui s'est mis à l'éco-construction, il m'a parlé des innovations faites par Emmaüs dans ce domaine, en particulier de maisons en palettes (ce lien aussi).
  • Couple qui se sont remis ensemble pour ce voyage en bretagne, lui fait du conseil en énergies renouvelables, il connais la revue "passerelle-éco" ; elle est caissière en supermarché et veut se reconvertir dans l'aide à domicile. Très sympas, on a bien échangé, ils ont fait un détour pour me déposer à destination !

Chez Raph & Dominique

Je ne m'en souviens plus très bien et je n'ai pas pris de notes... Je me souviens juste que c'était bien sympa, super accueil comme d’hab'. Et les inévitables jeux de société, Kahuna, Les Colons de Catane... Toujours trop court. Ces quelques jours en famille étaient vraiment agréables, et ça fait toujours du bien de revoir sa famille, ce n'est pas souvent.

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Trajet Montigny, tri

[à mettre : vieux poème, photo amoureuse de maternelle, ...]

Retour de montigny en stop

Le TER pour traverser Paris et rejoindre l'entrée d'autoroute A6 à Fontainebleau. Puis stop jusqu'à Dijon, puis train et bus jusqu'à Luxeuil les bains. Je termine à pieds de nuit à travers la forêt : 1h30 pour rejoindre le Beuchot. avec à la fin la traversée d'un gué de l'étang glacé, pas grave je me réchaufferai devant mon poële juste après :-)

Ceux qui m’ont pris en stop :

  • Lise, environ 25 ans qui était rentrée il y a un mois d'un voyage autour du monde avec son copain, avec peu de moyens financiers, enchantée... très encourageant
  • Une autre nana, Eva, plutôt 35 ans, qui fait la route pour vendre des machine à café suisses haut de gamme, moyennement motivée, mais hyper bien dans sa peau. Elle avait beaucoup voyagé à travers le monde, seule, et qui m'a bien encouragé à voyagé seul aussi, car le rapport aux gens que le croise est très différent : il y a une nécessité bien plus grande, on est obligé de se dépasser, les gens viennent davantage vers soi.
  • [A compléter...]

Péage Fontainebleau


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Au Beuchot pendant 10 jours

Encore pas mal de boulot sur le site web Bistrakoo et en couture.
Difficultés relationnelles inchangées.

Depuis le potager du haut

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Stage de méditation 29 nov - 14 déc

Après 4 jours à Gagny, je faisais un deuxième stage de méditation Vipassana style Goenka. Cette fois j'ai failli partir au bout de 2 jours (la fois d'avant failli arrêté au 5ème), le discours m'agaçait particulièrement et je me sentais très mal à l'aise, comme une forte pression, j'étais très confus. Mais comme j'ai tardé pour prendre rendez-vous avec l'enseignant, je n'ai pas réussi à le voir comme je voulais et j'ai finalement lâché prise. J'ai repris alors plus tranquillement, à mon propre rythme et du coup plus profondément. C'était dur, mais qu'est-ce que ça fait du bien ! ça nettoie en profondeur. Les deux derniers jours où l'on peut à nouveau parler et échanger nos impressions et notre vécu, sont très riches. Finalement je serai même bien resté une semaine de plus.
Ca m'a bien redynamisé dans ma pratique quotidienne.

Près de Auxerre


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Encore une semaine en coup de vent au Beuchot, mi-décembre

Je continue la méditation, mais je crois qu'il faudrait que je médite au moins 3 ou 4h par jour pour retrouver le calme de mon esprit que j'avais à la fin du stage. Mais je sens quand même clairement que quelque chose à changé en profondeur, je me sens plus ancré en moi-même, et même si je suis souvent agité, je suis toujours connecté à cet arrière plan calme.


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Noël chez ma Maman

L'auto-stop, je m'améliore : un jour au lieu de deux ! un jour c'est tout de même un peu juste et je ne peux compter dessus à 100%. En l'occurence, après avoir avancé très vite toute la journée, je suis resté bloqué 3 heures à une aire d'autoroute à seulement 150 km de l'arrivée, près de Tours. De manière générale j'ai assoupli ma politique : j'utilise plus systématiquement les transports en communs s'ils ne sont pas chers ou pour traverser et m'éloigner des grandes villes. Le stop étant quasiment impossible en ville, je faisais avant ces trajets à pieds, ce qui prends facilement 1 heure ou deux pour des villes moyennes.



Noël chez mon frère Rapha

Avec mon père, mais ma mère qui n'habite pas loin est aussi venu un après midi. Ca fait drôle, je ne les avais pas vu dans la même pièce depuis une éternité !


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Déménagement de Grenoble à Die de mon frère Benjamin (10 jours, fin déc. - début janv.)

Benjamin qui avait un bras dans le plâtre avait besoin d'un peu d'aide, c'était l'occasion de se retrouver les trois frères. A part une petite engueulade, on formait une bonne équipe, le 9m3 était rempli à bloque et vidé dans son nouvel appart à Die, bien mieux que celui de Grenoble, plus cosy, mieux situé en ville et avec une super vue.
Comme Benj avait encore son boulot à Grenoble, je suis resté une semaine avec lui (et moi en vacances) pour pouvoir ramener sa voiture à Die après, vu qu'il ne pouvait pas conduire. J'ai entre autre fait un footing en montagne (juste derrière chez lui), pieds nus. Je pensais courir une demie heure et finalement je suis revenu de nuit 1h30 plus tard, les pieds en compote mais bien en forme !
J'ai aussi discuté 2 heures avec un cordonnier-bottier renommé de Grenoble, un vrai artisan qui fait des chaussures sur mesures, avec des techniques plutôt anciennes. C'était passionnant. J'ai hésité à lui commander une paire de chaussures de rando légères, mais c'était un peu cher malheureusement (autour de 200 euros).
Puis à Die je suis resté 3 jours avant de repartir en stop vers le Beuchot. Le temps de faire une petite rando sous la pluie, l'occasion de tester mon matériel. Mais écourté par un orage : je m'étais installé pour la nuit au sommet d'une montagne et à côté d'un arbre isolé...  et l'orage étant de plus en proche j'ai dû tout remballer sous la tempête, vers 18h il faisait déjà bien nuit. Etant bien trempé et refroidi, j'ai pris la facilité de redescendre à l'appartement en courant, plutôt que de m'installer dans un cabanon un peu plus bas, en béton et trop moche. J'étais rentré 1h30 plus tard environ.
Stoppeurs : ??

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De nouveau au Beuchot (Janvier février mars...)

J'apprécie de retrouver mon petit chez moi, mais j'espère partir d'ici rapidement, l'ambiance humaine ne s'arrange pas, et n'ayant pas de voiture, c'est difficile d'aller à un concert ou voir mes deux-trois amis dans la région... En attendant j'ai du travail sur internet et du tri à faire dans mes affaires. Mon idée est de m'alléger et pouvoir déménager facilement quand j'en aurai l'opportunité. J'aimerai trouver quelque chose de gratuit le temps de voyager un peu. Ne plus dépendre des aides de l'état pendant quelques temps pour me sentir plus libre de voyager longtemps... Au printemps je passerai quelques mois en Anjou/Bretagne, pour rencontrer des gens dans des modes de vie alternatifs en groupe, et me former au passage en techniques de construction de maison et en techniques de vie de groupe (comme la communication non-violente). Mais ce qui occupe le plus mon esprit en ce moment, c'est la spiritualité : aller toujours au plus près de moi même, me libérer de mes chaines intérieures, arrêter de toujours vouloir "autre chose", accepter/accueillir ce qui est là, quoi que ce soit... Le ressenti corporel, l'équanimité. Ne rien vouloir ne rien attendre, juste être à l'écoute, tout est déjà là... c'est à la fois hyper basique et complètement fou !
Je me rends compte que tout ce qui est "projet", réflexion et décision sur l'avenir est virtuel, "fabriqué", répondant à des attentes extérieures, et non lié ma réalité présente. Me laisser porter par la Vie est bien plus pertinent et me fait sentir de plus en plus léger. Et en même temps la vie devient de plus en plus riche, beaucoup moins dramatique et plus intense et profonde. Tout ça à mon humble niveau d'humain névrosé bien sûr...

Chats Beuchot

dimanche, 12 septembre 2010

Eté 2010 - Un semestre qui s'achève

Quelques nouvelles depuis février dernier…
Ça fait longtemps alors ça fait un peu de lecture…
Mais vous n’êtes pas obligés de tout lire, j’ai justement fait des chapitres thématiques pour s’y retrouver un peu :-)

Appartement

Maintenant j’habite bien l’appartement que j’ai rénové l’hivers et printemps dernier. Raccordement de mon tableau électrique au compteur Enercoop, petite étape symbolique.
Ce qui fait que pour vous écrire cette nouvelle, j’alimente mon ordinateur avec de l’énergie verte :-) Je peux allumer toutes mes lumières chez moi, je m’en fiche, je ne nourris plus le monstre infâme ! hi, hi… Au contraire, je suis sociétaire (client ++) d’une petite coopérative engagée. enercoop_grande.jpeg Bon, pour vous écrire et envoyer le message, j’utilise aussi un tas de serveurs sur internet qui eux ne tournent pas au vert, mais bon, chaque chose en son temps…
Un peu de pub pour Enercoop "énergie verte et solidaire", leur site ICI. Leur offre ICI. C’est un peu plus cher, mais ça me parait plus juste. Je me sens mieux avec ça :-)

Le meuble des toilettes sèches est enfin monté aussi (ou "toilettes à compost"), ce qui est plus pratique que mon petit seau (à compost aussi) que j’utilisais depuis plusieurs mois.
Tiens, depuis l’année dernière il y a même une loi à ce sujet :
Art. 17. − Par dérogation à l’article 3, les toilettes dites sèches (sans apport d’eau de dilution ou de transport) sont autorisées, à la condition qu’elles ne génèrent aucune nuisance pour le voisinage ni rejet liquide en dehors de la parcelle, ni pollution des eaux superficielles ou souterraines. Les toilettes sèches sont mises en œuvre […]
Ça rigole pas.

P4110001.JPG Mais revenons à nos moutons, mon appart’ n’est pas encore tout à fait fini. J’ai encore bien deux semaines de boulot : de la finition surtout, poser les plintes, poser un porte manteau, installer plus de rangements. Et puis faire l’isolation du placard du fond qui finalement a été réouvert. En fait j’ai arrêté de bosser sur le chantier depuis quelques mois, j’ai préféré mettre la priorité sur l’aménagement intérieur pour faciliter le quotidien.
Comme je pense quitter l’appartement et la région dans les mois à venir (à ±6 mois près…), j’ai envie de le quitter bien fini.

L’appartement est maintenant très agréable et les rares visiteurs l’apprécient :-)

Potager

P8080024.JPG Le potager est devenu une vraie forêt vièrge, j’arrive à peine à y circuler. En fait à force de voir mes petits plants de courge se faire dévorer par les limaces, j’ai fini par en mettre beaucoup et malheureusement ça étouffe le reste. Les pieds de tomates sont énormes aussi, mais les limaces sont bien plus rapide que moi, comme toujours… ("rien ne sert de courir…") Enfin ! en tout cas ça fait énormément plaisir de voir d’aussi belles cucurbitacées ! Je ferai mieux la prochaine fois ! :-) Sinon, il n’a été nécessaire d’arroser qu’une seule fois cet été, en juillet (le climat ici est plutôt favorable aussi…), la couverture de paille (foin en fait) remplie bien ça fonction.
Pour l’année prochaine il n’y aura pas besoin de retourner la terre, juste remettre un peu de foin par dessus. Quand un système en permaculture est bien développé, il se bonifie tout seul avec le temps, il s’enrichit d’année en année malgré le prélèvement des récoltes. Exactement comme une forêt en fait. Les forêts n’ont pas attendu l’homme pour se développer, elles se développent sans arrêt depuis plusieurs centaines de millions d’années…
Album photo ICI.

Culture

— "De l’abandon", livre d’Éric Baret

eric-baret-masque.gif Je le lis depuis plusieurs mois et ça me fait un bien fou, même si parfois c’est un peu inconfortable… Son approche est très simple, directe et radicale. Ça remet complètement en cause notre rapport à nous même et au monde. En fait il ne cherche pas à analyser ni même à comprendre le monde, mais il propose juste de "se mettre à l’écoute", ce qui est infiniment plus simple que notre fonctionnement habituel. Et ça me parle énormément. Ça m’aide car ça coupe court à toute spéculation morale, jugements et culpabilités…

« Sans études ni culture, Éric Baret ne possède aucune compétence particulière. Ayant été touché par la tradition non duelle à travers l’enseignement de Jean Klein, il propose de se mettre à l’écoute, sans but d’aucun profit. Rien à enseigner, pas d’enseignant. »
« Pour la joie de ne rien être »

http://www.bhairava.ws

Deux excellents extraits de livres d’Éric Baret sur Révolution-lente : ICI.

— "Souvenir", film de Im Kwon Taek

souvenir_im_kwon_taek.jpg Un film qui m’a énormément touché. Une histoire d’amour autour du Pansori coréen. Le pansori est un récit lyric chanté et accompagné d’un tambour. La voix et les rythmes sont inhabituels en occident. C’est très intense et assez boulversant je trouve. Sorte de mélange de mélancolie ou grande tristesse face aux difficultés de la vie, mélangé à une une totale acceptation / sérénité / harmonie.

Souvenir, extrait 1
Souvenir, extrait 6

— "Le combat ordinaire", BD de Manu Larcenet

Divers commentaires glanés sur le net :

« C’est l’histoire d’un photographe fatigué, d’une fille patiente, d’horreurs banales et d’un chat pénible »

« J’ai apprécié la désinvolture des personnages. Le style de dessin est sans fioritures aucunes mais les personnages sont d’une sensibilité et d’une sincérité d’un réalisme incroyables. Ce sont des gens banals, qui mènent des vies banales… qui nous touchent, profondément. La peur, la mort, l’amour, la colère… le chômage, la pauvreté, la guerre, Le Pen au premier tour des élections de 2002… on vit tout ça tour à tour sans avoir l’impression d’être bernés par le récit. »
http://www.moruelafee.com/article-31225606.html

Le combat ordinaire (Larcenet) « Dévoilant la vie d’un artiste tourmenté, Larcenet applique son trait hyper expressif à un récit oscillant entre chronique contemporaine et autoportrait. Difficile en effet de ne pas assimiler Manu et Marco, tous deux artistes auto-exilés dans la cambrousse et redécouvrant le « vrai sens de la vie ». L’auteur en profite pour porter un regard acerbe sur la société moderne, multipliant les niveaux d’observation : considérations sociales, politiques, personnelles, psychanalyse, angoisse artistique, communication familiale, méandres professionnels, déni de la réalité… de grands sujets de tous les jours, évoqués ou subis par des personnages de tous les jours. Sa peinture d’une population ouvrière perdue mais digne (au centre de l’œuvre de Marco et donc de Manu) reste une des plus belles et des plus justes du moment. Quant à Marco, difficile de ne pas croire en ce personnage autant bourré de défauts que de qualités. Trop imparfait pour ne pas être vrai. Incarnation de l’homme perdu aux frontières des choses, entre monde ouvrier et artistique, ville et campagne, adolescence et responsabilités, Marco se désespère en réalisant que les choses qu’il voudrait simples sont très compliquées. Et peut-être vice-versa. »

« Ordinarité, existentialité, sensibilité, présence, espace, poésie. »


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Randonnée

4971456903_12c05a49a8.jpg Ou plutôt "matériel de randonnée", car en réalité j’ai peu randonné depuis un an. Juste ce qu’il faut pour tester un peu mon matériel. Enfin cet été j’ai quand même voyagé en tout 5 semaines avec mon sac à dos et dormi dehors par moment (la nuit).
Les quelques points clés de mon matériels :

* l’abris : tarp -> spacieux pour deux personnes, pour étaler ses affaires, cuisiner, etc. => 450 grammes / 100€ (mais on peut le faire soi-même pour moins cher).

* le couchage : duvet 0°C + tapis de sol pour l’humidité + matelas confort en mousse => 800 grammes / 300€ (oui oui, c’est bien 800gr tout compris)

* la popotte : gamelles + réchaud à bois fait maison => moins de 300gr / 100€ (le réchaud à bois demande un peu d’expérience et est plus long, mais l’autonomie est infinie et pas besoin de porter le carburant, il n’y a qu’à se servir sur place, 100gr de brindilles suffisent pour se faire à manger pour deux en toute sécurité. Sans compter le plaisir du vrai feu :-).

* Le plus : la doudoune en plume pour avoir très chaud le soir => 300gr / 120€ (il n’y a pas mieux en rapport poids-encombrement/chaleur, juste le traitement des pauvres oies qui pose question, hum… comme le sac de couchage d’ailleurs.

Un peu de pub pour ce cher Peyo qui fait un travail remarquable : ICI.

Rencontres

Photos-0095.jpg — En juillet j’ai passé 3 semaines à visiter ma famille dans l’ouest de la France, entre Angers et Noirmoutier. Voyagé en stop et en train. J’ai vu vraiment beaucoup de cousins, cousines, tantes et oncles, mon frère, mes parents, c’était intense ! Ce n’était pas prévu comme ça et il y a eu beaucoup d’improvisation de dernière minute. Ça fait beaucoup de bien de prendre enfin un peu de temps pour chacun. C’est ma famille quand même et la plupart je ne fais que les croiser lors de fêtes de famille ! En plus il y en a vraiment avec qui je m’entends super bien alors que ce n’était que la première fois que je passais vraiment du temps avec eux, à discuter, partager un vrai moment, etc.
Album photo ICI.

— RDV "coffee or drink" via Couchsurfing début août, le côté magique et surprenant de faire un tour de barque improvisé dans les marais du Beuchot avec deux inconnus : une lilloise et un ami qu’elle est venue visiter dans la région, pas spécialement de point commun à part le goût de la rencontre. Il y a un côté complètement absurde dans une telle situation, c’est totalement gratuit, on ne se reverra probablement jamais : "ça ne sert à rien". Et pourtant on sent bien qu’on touche là à quelque chose de la "vraie" vie. La vie simple et inouïe…

— Fin août, le festival de permaculture
pendant 6 jours. J’y étais comme bénévole, comme souvent quand je participe à un festival. J’adore faire partie de l’"équipe", ceux qui agissent et passent aux actes. L’ambiance était excellente, tout se passait de manière très fluide. J’ai revu quelques personnes de l’année dernière, des liens se renforcent et de nouveaux se font. Ça donne énormément de motivation de passer ces quelques jours très intenses entouré de plus de mille personnes partageant des points de vue et des valeurs très proches (pourtant très différentes aussi et d’origines très diverses), et surtout déjà engagé dans des projets, montrant concrètement que "c’est possible" (de faire autrement), cette société de consomation destructrice et normative n’est pas une fatalité. Ce système névrotique donne l’impression d’être solide et omniprésent, alors que c’est surtout l’idée qu’on s’en fait qui est si solide et omniprésente ! Changer est beaucoup plus facile qu’on ne le croit, car tout est déjà là ! Ça tient d’abord à chacun, à l’idée du possible qu’on se fait, à notre créativité, à notre imaginaire.
Album photo ICI.

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— La liste auto-stop pour les 3 semaines de juillet :
- Couple 50aine, grosse voiture noire, en vacances, parlent très peu.
- Jeune 25 ans de retour des eurockéennes de Belfort, belle Audi coupé, épuisé et heureux, travaille le lendemain.
- Femme 50 ans, vieille 205 sale, fume beaucoup, beaucoup discuté : le stop et les pervers, les gens normaux qui pètent les plombs, folie/normalité… On aurait pu en parler encore des heures.
- Couple de musiciens ~26 ans joueurs de cor professionnel, superbe Audi, parlotte facile, sympas, 160km/h sur l'autoroute (des amis les attendaient pour le déjeuner).
- Couple, grosse voiture luxueuse, elle au volant, noire 55 ans fonctionnaire de l'état en chirurgie cardiaque, lui 70 ans blanc aux cheveux blancs, a dormi tout du long. Peu discuté mais gentille, j'étais son premier auto-stoppeur !
- Couple 35-40 ans, deux enfants 6 et 2 ans dont un adopté. Ils m'ont pris en stop le soir et m'ont tout de suite proposé de dormir chez eux, ce que j'ai tout de suite accepté !! :-) Lui chef de projet informatique (mais récemment au chômage), elle comptable pour une grande municipalité, tous les deux très militants à gauche. Niveau (matériel) de vie élevé, potager, essaient de consommer local, haute estime d'eux-même, mais simples et agréables. Se sont rapprochés de leur famille après la mort d'un de leurs parents. Lisent Siné-hebdo, amateurs de BDs, sensibles à la décroissance/sobriété heureuse, écoutent énormément France-Inter. On a diner ensemble et bu du très bon vin. Grasse matiné le lendemain, car je repartais avec eux vu qu'on allait dans la même direction !
Le bac à Couëron - Gars 30 ans crâne rasé t-shirt noir, répertorie les caravanes de la région pour la municipalité, Petite voiture genre twingo. Il m'a surtout raconté ses histoires de tabassage et de battes de base-ball, je n’étais pas très rassuré mais il était sympa et ça s’est bien passé. On a pris au passage son pote électricien, sympa aussi.
- Une mère et ses deux filles adolescentes, voiture moyenne. La mère faisait beaucoup la fière devant ses filles, genre hyper sûre d’elle, et râlait sur les vacanciers qui sont trop lents.
- Homme 45 ans, costard gris, ultra calme, tellement calme et impassible derrière ses lunettes noires que c’était inquiétant, rétroviseur tourné vers moi afin de pouvoir continuer à regarder la route tout en me parlant (mais ne parlait quasiment pas). Vraiment bizarre, on aurait dit un agent secret sorti d’une BD ! Mais il était gentil et m’a déposé comme prévu. Il était très actif à la prévention routière, stages pour les enfants, etc. « C’est mieux, mais on peut encore mieux faire », ça semble être le sens de sa vie.
- Femme 50 ans, travaille dans le secrétariat médical, a fait du stop il y a longtemps, souriante.
- Couple à la retraite, en vacances ici mais originaire du coin.
- Jeune couple très mignon, finissent leurs études de commerce et secrétariat de direction, en train de faire un job d’été (restauration) pour payer leur voyage en septembre pour aller vivre plusieurs années à l’étranger.
- Jeune punkette dans une 106 pourrie, timide et très gentille.
- Bonhomme 60 ans, super Citroëne, roule à 120km/h (140? je sais plus) sur les routes de campagne, on ne sent rien, on a l’impression d’être déconnecté de la route, c’est inquiétant. Les oiseaux eux ne sont pas habitués à de telles vitesses et un certain nombre se sont crachés sur le pare-brise « ah, ah, il a dû avoir un peu mal au crâne celui-là ! ». Je n’ai rien dit…


La place du Beuchot, l'étang au fond
— Le beuchot (là où j’habite). Je passe rapidement sur le sujet, c’est délicat !… Mais en gros, l’organisation et la communication ici ne me conviennent plus du tout, j’ai perdu confiance dans les personnes ici (ça ne concerne pas tout le monde bien sûr). En fait ça n’a pas changé depuis que j’y suis, c’est juste qu’il m’a fallu tout ce temps pour voir et réaliser la réalité des choses, me rendre compte à quel point les paroles et les actes sont décallés, voir les vraies intentions cachées (consciemment ou pas) derrière celles hautement clamées… Mais en quelque sorte j’y ai trouvé ce que je cherchais, même si ça ne s’est pas passé comme je l’imaginais ! Ça m’a beaucoup appris.

Projets

— Voyager, rencontrer du monde, me former aux maisons en bottes de paille (Lien) et la vie de groupe (communication non-violente, prise de décision au consensus, etc, etc)
— Stage de techniques primitives chez Couplan, 12 jours fin septembre, à confirmer.
— Stage de méditation vipassana, 10 jours début décembre.
— En attendant, finir mes sites web, bien trier et ranger mes affaires, me libérer d’un maximum, finir les petits travaux chez moi (placard, plintes, étagères, etc).

Mon mode de vie me plait toujours, la sobriété me nourrit. Je sens que quelque chose se prépare, je ne sais pas quoi encore mais ça va encore changer d’ici 6 mois…



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jeudi, 8 avril 2010

Printemps 2010 - Deux semaines dans le sud de la France

Départ fin mars en train direction Marseille, afin de retrouver quelques jours ce que j'ai quitté il a six mois.
La ville n'a pas changé.
Revu quelques amis, les liens n'ont pas diminué et les retrouvailles les renforcent ! Discussions : écologie, spiritualité et relations amoureuses (possessivité vs. peur de l'envahissement, détachement, liberté vs. liens forts...)

Photos-0024.jpg Puis train de Marseille à Aix pour accéder à la belle nationale 7 : stop jusqu'à Nice. Départ d’aix vers 8h, arrivée à Nice 12h30, c'est pas mal. Au programme : un coach en entreprise, puis un menuiser qui fabrique ses propres instruments de musique le week-end, un jeune étudiant fumeur de joint champion de courses en montagne, un artiste vidéo en tournée avec une compagnie de danse.
Chez mes amis à Nice, trop gentils, joli appartement vue plein sud sur la mer, diverses discussions : choix de vie et société emprisonnante qui limite l'horizon des possibles, laisse croire que ce monde est une fatalité et que rien d'autre n'est possible. Je me rends compte que je vis déjà dans cet autre possible. et puis astrologie toujours passionnante, et repos. Marseille était assez éprouvant malgrès un départ souriant.

Je repars de Nice par le train des pines, petit voyage en compagnie de la jeune et super cool Stéph, qui vit en communauté depuis 7 ans, en formation de maraichage bio et bientôt propriétaire avec ses potes d'un beau terrain dans les pyrénées (120ha avec ruines et sources!) à 160000 euros, divisé par 30 babas ça fait 5000 euros chacun. Mes petites économies qui montent tranquillement me donneront un jour accès à ce genre de possibilité :-) Balloté par les virages entre falaises et bords de torrent : Hanouk trio, Gong et reggae.
Photos-0030.jpg Je suis maintenant chez François au milieu des herbes sauvages des alpes de haute provence, avec ses jeunes collaboratrices. Hier tronçonnage de deux arbres, aujourd'hui repos, lecture, ramassages des oeufs de pâques, pommes de terres à l'ail des ours, salade de pissenlit et d’égopode. Discussion matériel de randonnée, astrologie... parties de cartes, bonnes rigolades.
Je repars demain chez Benjamin, mais j'hésite à faire un peu de rando dans les alpes de hautes provences enneigée avant...
Encore quelques hésitation au moment du départ, finalement pas de rando, Benjamin m'attend, je la ferai avec lui, sur 2 jours.
Donc stop à partir de Barrême sur la N85 vers 11h, grand ciel bleu, arrivé à Grenoble à 15h grâce à 2 conducteurs : un jeune de 21 ans, éleveur, charpentier et conducteur de machines-outils qui revenait d'une saison de dameuse à la frontière italienne avec surf la journée, roulées, musique FSK ; puis un belge flamand, artisan en escaliers en fer forgé style moderne, qui fait le trajet Nice-Belgique sur le week-end pour faire un peu de peinture sur sa maison de la côte d’azur. Sa copine qui habite en Autriche part bientôt 10 mois en chine, mais la distance il est déjà habitué il me dit. Coca, Fun radio, roulées, une voiture qui brûle sur la route probablement une moto en dessous…

Photos-0043.jpg À Grenoble chez Benji : plantes sauvages, balade dans la montagne derrière son immeuble, test de mon tarp et du réchaud à bois à double combustion fait maison, et puis discussions discussions. Spiritualité « Sans études ni culture, Éric Baret ne possède aucune compétence particulière. Ayant été touché par la tradition non duelle à travers l'enseignement de Jean Klein, il propose de se mettre à l'écoute, sans but d'aucun profit. Rien à enseigner, pas d'enseignant. Des rencontres pour la joie de ne rien être. »…

Quelques photos ici.

De nouveau le stop. Il ne fait pas beau, ils annonçaient de la pluie, mais il ne pleut pas, départ de chez Benj 7h30. Mes 10 chauffeurs pour arriver au Beuchot le soir même :
— une éducatrice spécialisée allant travailler dans un petit village. 30 min trajet matin et soir ;
— une interprête en langue des signes, très souriante, intéressante, écolo (pierre rabhi) ;
Une heure et demi d’attente à la sortie de chambéry
— un jeune conducteur de poids lourds, vit dans un squat avec ses amis tous chauffeurs de poids lourds habitables, il aura bientôt le sien ;
— une étudiante en Gestalt thérapie et psycho-socio-esthéticienne, la trentaine, prépare son mémoire sur la relation mère-fille en Suisse ;
— un sertisseur de pierres précieuses et fan de sensations forte pour se vider la tête en saut en parachute ;
— un barbu préparant un voyage en inde et une association de spiruline en afrique, le sourire jusqu'aux oreilles genre secte illuminé ;
Une heure et demi d’attente à la station d'autoroute suisse
— un électricien automatiste, discussions sur l’importance de vivre proche de sa famille ;
Photos-0049.jpg — un entrepreneur en énergies nouvelles, décroissance Jancovici & co, sa seule possibilité c'est dénoncer nos comportements dévastateurs pour que le monde change, mais pessimiste. Il ne semble pas savoir qu’il peut aussi agir, vivre autrement. C’est bizarre, on est d’accord sur quasiment tout et pourtant il y a un décalage entre nous deux, quelque chose de lourd qui ne passe pas. Petite citation de Gandhi au passage : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde. » ;
Une heure d’attente à la sortie de besançon
— ensuite, une jeune travailleuse dans le théatre, côté communication et logistique, elle veut partir travailler en allemagne pour changer d'air ;
— un directeur d'un garage de vente de voiture, défend les ours polaires, gronde total et esso qui s'en mettent plein les poches, lui il roule en grosse voiture mais c'est normal c'est un bon vivant. Il invite ses amis musulmans à diner avec respect : viande hallal pour l’occasion. Il a fait un détour pour me déposer juste devant chez moi, cool :-)
Ils font presque tous ça, m’arranger.

Arrivé au Beuchot à 19h, bien crevé de cette longue journée, quelques heures d'attente au total mais toujours sur le qui-vive, s’adapter au nouveau chauffeur à chaque trajet, à peine mangé.

Le stop. Ne pas demander, juste indiquer qu'on est dispo pour faire un bout de trajet. Juste attendre, ça ne dépend pas de moi, seulement d'eux, de la prochaine personne qui aura envie de me prendre. Il y a toujours quelqu'un, juste une question de temps. De toute façon, quand je demande, je reçois 99 non pour un oui, c'est trop décourageant, on espère on y croit mais rien, une moue sur le visage, des signes incompréhensibles genre « Désolé je vais tout droit ! » ben… moi aussi je crois, sinon je ne serai pas là… et parfois un sourire amical. Quand on ne demande rien, on ne peut que recevoir, et c'est toujours un cadeau.

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dimanche, 21 mars 2010

Fin 2009 - Premier blog, premières nouvelles…

Bonjour, voici un peu de mes nouvelles, pour changer un peu…

J'ai passé deux ans à Marseille à préparer ma nouvelle vie, trouver de nouveaux repères, plus en accord avec moi-même et avec ce que j’aime : la vie en plein air, le travail manuel, la recherche d'autonomie. D’abord développement d’un mode de vie permettant de vivre avec peu d'argent : nourriture végétalienne, faire le pain moi même, ramasser les plantes sauvages (merci Couplan), vêtements de récup, voyage en stop, hygiène/santé/entretien à la Raffa (huiles essentielles et produits basiques faits maison), et me voilà libre comme l’air ou presque, libre d’aller où je veux et quand je veux, puisque j’ai tout mon temps ! :-)) Enfin, ça n’a pas été si facile ! remettre en question les habitudes, les modes de pensée, ma relation aux choses, aux gens, à la société, à moi-même, et des tas de choses qui n’existaient même pas pour moi auparavant. Et ça ne fait que commencer :-)
Ensuite j’ai pris pas mal de temps pour me constituer un sac à dos bien complet et léger (10kg avec eau et nourriture), fabrication d'un tarp, d'un mini-réchaud à bois, etc… Donc voyages à pied ou en stop pour me balader dans la nature, faire des chantiers écolos participatifs, rencontrer des gens à des festivals écolos ou de permaculture. Aller à l’aventure…
Ah oui aussi, un peu d’activisme de type "action directe non-violente". Très enrichissant. Stage, actions plus ou moins grosses et plus ou moins risquées, et montage d’un petit groupe bien sympa à Marseille.

Me voici maintenant depuis bientôt six mois en Franche-comté, chez des amis qui ont un petit hameau à moitié abandonné, près d'un joli étang, en pleine campagne. 10 personnes, moyenne d'âge 60 ans, ils ont beaucoup réfléchi à la question, mais tout reste à faire. Au programme, d'abord la rénovation de l'appart que j’habite actuellement et qui se finalise en même temps (bientôt les toilettes sèches). Grosse isolation, le tout chauffé à l’aise par un petit poële à bois : que du bonheur. Plus tard il y a plein d’autres appartements à rénover aussi, pour pouvoir accueillir plus de monde.
Ces derniers jours on a mis en place la culture sur buttes paillée. Les buttes font 1m20 de large et 70cm de haut. Avantages : pas besoin de retourner la terre chaque année, pas besoin de se baisser, pas besoin d'arroser, pas de mauvaises herbes à arracher et des microclimats s'installent grâce à la pente de la butte. Et puis aussi, le mélange des cultures et la facilitation d'un écosystème riche évite la plupart des maladies. pas de taillage non-plus. Autre avantage : on produit plus à l'hectare et la terre s'enrichie d'elle même d'année en année ! incroyable. Mais pourquoi ne l'a t-on pas inventé plus tôt !? Bon en fait ce n'est pas entièrement nouveau, mais ça a été entièrement repensé il y a 30 ans environ et mis au goût du jour. Et ce qui est cool c'est qu'on est une petite dizaine à cultiver comme ça dans la région :) Ici on ne produits que pour quelques personnes seulement et l'autonomie en légumes n'est pas pour cette année, mais presque.
Humainement le lieu est très riche et complexe, pas évident de s'y faire une place. Mais justement j'apprends et ça m'apporte énormément. Gérer les divergences, rassembler pour des petits objectifs commun, un peu de psychologie et de diplomatie…
Plus de détails et de photos sur mes activités au Beuchot ici.

Dernièrement aussi, un stage de méditation au centre Vipassana près d’Auxerre. Depuis le temps que je voulais m'y mettre, j'ai enfin fait le pas. Ça dure 10 jours et c'est de l'intensif, au moins on en a pour son argent. Ah non c'est vrai que c'est gratuit… Incroyable aussi, non ? et pourtant c'est vrai, j'y étais. Avant d’y être je craignais l'obligation de silence (même pas de gestes ni de regards !), pas de téléphone ni livre ni crayon ni ordinateur pendant 10 jours, pas de repas le soir, pas de chéri(e) pour tenir chaud la nuit, et levé à 4h du mat. Pire que la prison en somme. Mais une fois sur place j'ai remercié ce règlement, car le pire était ailleurs… Tiiin tintiin (musique de thriller) oui, le pire était à l'intérieur de …moi. Bon je rigole, mais c'était vraiment intensif, et ces règles étaient une aide plus qu'une contrainte. Sinon c'est très bien organisé et on est "porté" du début à la fin, un vrai cocon. Le retour à la vie "normale" n'est pas évident : comment intégrer ce qu'on appris durant ce stage au milieu de toutes ses activités, le stress, les habitudes de vie, de comportement avec les autres, etc. Ben c'est pas facile, ça chamboule bien les choses. Solution : à la fois laisser faire et prendre petit à petit de nouvelles habitudes (pratiquer la méditation en particulier). Ça fait plus d'un mois maintenant, et ça marche plutôt bien. La technique apprise au stage, c'est la technique mise en place il y a 2500 ans par le Bouddha. Je ne suis pas allé vérifier, mais c'est tellement basique que ça n'a pas du beaucoup changer… En résumé il suffit de s'assoir (comme on veut mais le dos droit) et de porter son attention sur sa respiration (naturelle). 3 ou 4 jours après (dans le stage) on porte son attention sur les différentes parties du corps, puis sur l'ensemble du corps. En soit, on s'en fout un peu d’avoir conscience de notre corps, mais c'est juste un exercice. Et puis il ne faut pas oublier que nos émotions sont inscrites dans le corps, donc corps -> émotions -> esprit, la boucle est bouclée. Le but c'est de développer une meilleure discipline de l'esprit dans le "non-effort", et de développer la qualité d'"équanimité" face à tout ce qui peut se produire : sensations, émotions, et tout événement intérieur ou extérieur. Pour ça, juste porter son attention sur la respiration. Pour ceux qui ne connaissent pas, essayez juste une minute et vous verrez qu'au bout de 2 secondes votre esprit part dans tous les sens, qu'il est totalement instable : pendant cette minute vous aurez des tas de pensées et quasiment aucune attention constante pour votre respiration. Et vu que notre société est gérée par des personnes comme nous, à l'esprit tout aussi instable, ça explique mieux le chaos du monde et pourquoi la "technologie" ne résout rien, bien au contraire… Et puis bien sûr, l'intérêt final de tout ça, c'est de se libérer de ses souffrances. Ça ne veut pas dire qu'on ne souffre plus, ça veut dire qu’on en n’est plus dépendant et donc qu'on devient libre, car la seule et unique chose qui nous emprisonne ce sont nos souffrances, présentes et passées… Éh oui…

Bref.

Les prochains projets : gagner un peu de sous avec un petit catalogue web avec panier pour un ami, planter des graines, construire un chauffe-eau solaire à thermo-syphon à un seul circuit d'eau, un séchoir solaire (pour sécher des légumes et fruits), peut-être un petit tour au festival Musique-Action à Nancy, j'aimerai beaucoup faire un stage de construction de maisons en bottes de paille aussi, et voyager un peu…
Et surtout prendre plus de temps pour moi : bouquiner, méditer, bricoler, peindre.

Je n’ai pas parlé de ma vie sentimentale, mais elle n’en est pas moins riche et compte énormément dans mon évolution !

À bientôt........................