Départ fin mars en train direction Marseille, afin de retrouver quelques jours ce que j'ai quitté il a six mois.
La ville n'a pas changé.
Revu quelques amis, les liens n'ont pas diminué et les retrouvailles les renforcent ! Discussions : écologie, spiritualité et relations amoureuses (possessivité vs. peur de l'envahissement, détachement, liberté vs. liens forts...)

Photos-0024.jpg Puis train de Marseille à Aix pour accéder à la belle nationale 7 : stop jusqu'à Nice. Départ d’aix vers 8h, arrivée à Nice 12h30, c'est pas mal. Au programme : un coach en entreprise, puis un menuiser qui fabrique ses propres instruments de musique le week-end, un jeune étudiant fumeur de joint champion de courses en montagne, un artiste vidéo en tournée avec une compagnie de danse.
Chez mes amis à Nice, trop gentils, joli appartement vue plein sud sur la mer, diverses discussions : choix de vie et société emprisonnante qui limite l'horizon des possibles, laisse croire que ce monde est une fatalité et que rien d'autre n'est possible. Je me rends compte que je vis déjà dans cet autre possible. et puis astrologie toujours passionnante, et repos. Marseille était assez éprouvant malgrès un départ souriant.

Je repars de Nice par le train des pines, petit voyage en compagnie de la jeune et super cool Stéph, qui vit en communauté depuis 7 ans, en formation de maraichage bio et bientôt propriétaire avec ses potes d'un beau terrain dans les pyrénées (120ha avec ruines et sources!) à 160000 euros, divisé par 30 babas ça fait 5000 euros chacun. Mes petites économies qui montent tranquillement me donneront un jour accès à ce genre de possibilité :-) Balloté par les virages entre falaises et bords de torrent : Hanouk trio, Gong et reggae.
Photos-0030.jpg Je suis maintenant chez François au milieu des herbes sauvages des alpes de haute provence, avec ses jeunes collaboratrices. Hier tronçonnage de deux arbres, aujourd'hui repos, lecture, ramassages des oeufs de pâques, pommes de terres à l'ail des ours, salade de pissenlit et d’égopode. Discussion matériel de randonnée, astrologie... parties de cartes, bonnes rigolades.
Je repars demain chez Benjamin, mais j'hésite à faire un peu de rando dans les alpes de hautes provences enneigée avant...
Encore quelques hésitation au moment du départ, finalement pas de rando, Benjamin m'attend, je la ferai avec lui, sur 2 jours.
Donc stop à partir de Barrême sur la N85 vers 11h, grand ciel bleu, arrivé à Grenoble à 15h grâce à 2 conducteurs : un jeune de 21 ans, éleveur, charpentier et conducteur de machines-outils qui revenait d'une saison de dameuse à la frontière italienne avec surf la journée, roulées, musique FSK ; puis un belge flamand, artisan en escaliers en fer forgé style moderne, qui fait le trajet Nice-Belgique sur le week-end pour faire un peu de peinture sur sa maison de la côte d’azur. Sa copine qui habite en Autriche part bientôt 10 mois en chine, mais la distance il est déjà habitué il me dit. Coca, Fun radio, roulées, une voiture qui brûle sur la route probablement une moto en dessous…

Photos-0043.jpg À Grenoble chez Benji : plantes sauvages, balade dans la montagne derrière son immeuble, test de mon tarp et du réchaud à bois à double combustion fait maison, et puis discussions discussions. Spiritualité « Sans études ni culture, Éric Baret ne possède aucune compétence particulière. Ayant été touché par la tradition non duelle à travers l'enseignement de Jean Klein, il propose de se mettre à l'écoute, sans but d'aucun profit. Rien à enseigner, pas d'enseignant. Des rencontres pour la joie de ne rien être. »…

Quelques photos ici.

De nouveau le stop. Il ne fait pas beau, ils annonçaient de la pluie, mais il ne pleut pas, départ de chez Benj 7h30. Mes 10 chauffeurs pour arriver au Beuchot le soir même :
— une éducatrice spécialisée allant travailler dans un petit village. 30 min trajet matin et soir ;
— une interprête en langue des signes, très souriante, intéressante, écolo (pierre rabhi) ;
Une heure et demi d’attente à la sortie de chambéry
— un jeune conducteur de poids lourds, vit dans un squat avec ses amis tous chauffeurs de poids lourds habitables, il aura bientôt le sien ;
— une étudiante en Gestalt thérapie et psycho-socio-esthéticienne, la trentaine, prépare son mémoire sur la relation mère-fille en Suisse ;
— un sertisseur de pierres précieuses et fan de sensations forte pour se vider la tête en saut en parachute ;
— un barbu préparant un voyage en inde et une association de spiruline en afrique, le sourire jusqu'aux oreilles genre secte illuminé ;
Une heure et demi d’attente à la station d'autoroute suisse
— un électricien automatiste, discussions sur l’importance de vivre proche de sa famille ;
Photos-0049.jpg — un entrepreneur en énergies nouvelles, décroissance Jancovici & co, sa seule possibilité c'est dénoncer nos comportements dévastateurs pour que le monde change, mais pessimiste. Il ne semble pas savoir qu’il peut aussi agir, vivre autrement. C’est bizarre, on est d’accord sur quasiment tout et pourtant il y a un décalage entre nous deux, quelque chose de lourd qui ne passe pas. Petite citation de Gandhi au passage : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde. » ;
Une heure d’attente à la sortie de besançon
— ensuite, une jeune travailleuse dans le théatre, côté communication et logistique, elle veut partir travailler en allemagne pour changer d'air ;
— un directeur d'un garage de vente de voiture, défend les ours polaires, gronde total et esso qui s'en mettent plein les poches, lui il roule en grosse voiture mais c'est normal c'est un bon vivant. Il invite ses amis musulmans à diner avec respect : viande hallal pour l’occasion. Il a fait un détour pour me déposer juste devant chez moi, cool :-)
Ils font presque tous ça, m’arranger.

Arrivé au Beuchot à 19h, bien crevé de cette longue journée, quelques heures d'attente au total mais toujours sur le qui-vive, s’adapter au nouveau chauffeur à chaque trajet, à peine mangé.

Le stop. Ne pas demander, juste indiquer qu'on est dispo pour faire un bout de trajet. Juste attendre, ça ne dépend pas de moi, seulement d'eux, de la prochaine personne qui aura envie de me prendre. Il y a toujours quelqu'un, juste une question de temps. De toute façon, quand je demande, je reçois 99 non pour un oui, c'est trop décourageant, on espère on y croit mais rien, une moue sur le visage, des signes incompréhensibles genre « Désolé je vais tout droit ! » ben… moi aussi je crois, sinon je ne serai pas là… et parfois un sourire amical. Quand on ne demande rien, on ne peut que recevoir, et c'est toujours un cadeau.

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