Quelques nouvelles depuis février dernier…
Ça fait longtemps alors ça fait un peu de lecture…
Mais vous n’êtes pas obligés de tout lire, j’ai justement fait des chapitres thématiques pour s’y retrouver un peu :-)

Appartement

Maintenant j’habite bien l’appartement que j’ai rénové l’hivers et printemps dernier. Raccordement de mon tableau électrique au compteur Enercoop, petite étape symbolique.
Ce qui fait que pour vous écrire cette nouvelle, j’alimente mon ordinateur avec de l’énergie verte :-) Je peux allumer toutes mes lumières chez moi, je m’en fiche, je ne nourris plus le monstre infâme ! hi, hi… Au contraire, je suis sociétaire (client ++) d’une petite coopérative engagée. enercoop_grande.jpeg Bon, pour vous écrire et envoyer le message, j’utilise aussi un tas de serveurs sur internet qui eux ne tournent pas au vert, mais bon, chaque chose en son temps…
Un peu de pub pour Enercoop "énergie verte et solidaire", leur site ICI. Leur offre ICI. C’est un peu plus cher, mais ça me parait plus juste. Je me sens mieux avec ça :-)

Le meuble des toilettes sèches est enfin monté aussi (ou "toilettes à compost"), ce qui est plus pratique que mon petit seau (à compost aussi) que j’utilisais depuis plusieurs mois.
Tiens, depuis l’année dernière il y a même une loi à ce sujet :
Art. 17. − Par dérogation à l’article 3, les toilettes dites sèches (sans apport d’eau de dilution ou de transport) sont autorisées, à la condition qu’elles ne génèrent aucune nuisance pour le voisinage ni rejet liquide en dehors de la parcelle, ni pollution des eaux superficielles ou souterraines. Les toilettes sèches sont mises en œuvre […]
Ça rigole pas.

P4110001.JPG Mais revenons à nos moutons, mon appart’ n’est pas encore tout à fait fini. J’ai encore bien deux semaines de boulot : de la finition surtout, poser les plintes, poser un porte manteau, installer plus de rangements. Et puis faire l’isolation du placard du fond qui finalement a été réouvert. En fait j’ai arrêté de bosser sur le chantier depuis quelques mois, j’ai préféré mettre la priorité sur l’aménagement intérieur pour faciliter le quotidien.
Comme je pense quitter l’appartement et la région dans les mois à venir (à ±6 mois près…), j’ai envie de le quitter bien fini.

L’appartement est maintenant très agréable et les rares visiteurs l’apprécient :-)

Potager

P8080024.JPG Le potager est devenu une vraie forêt vièrge, j’arrive à peine à y circuler. En fait à force de voir mes petits plants de courge se faire dévorer par les limaces, j’ai fini par en mettre beaucoup et malheureusement ça étouffe le reste. Les pieds de tomates sont énormes aussi, mais les limaces sont bien plus rapide que moi, comme toujours… ("rien ne sert de courir…") Enfin ! en tout cas ça fait énormément plaisir de voir d’aussi belles cucurbitacées ! Je ferai mieux la prochaine fois ! :-) Sinon, il n’a été nécessaire d’arroser qu’une seule fois cet été, en juillet (le climat ici est plutôt favorable aussi…), la couverture de paille (foin en fait) remplie bien ça fonction.
Pour l’année prochaine il n’y aura pas besoin de retourner la terre, juste remettre un peu de foin par dessus. Quand un système en permaculture est bien développé, il se bonifie tout seul avec le temps, il s’enrichit d’année en année malgré le prélèvement des récoltes. Exactement comme une forêt en fait. Les forêts n’ont pas attendu l’homme pour se développer, elles se développent sans arrêt depuis plusieurs centaines de millions d’années…
Album photo ICI.

Culture

— "De l’abandon", livre d’Éric Baret

eric-baret-masque.gif Je le lis depuis plusieurs mois et ça me fait un bien fou, même si parfois c’est un peu inconfortable… Son approche est très simple, directe et radicale. Ça remet complètement en cause notre rapport à nous même et au monde. En fait il ne cherche pas à analyser ni même à comprendre le monde, mais il propose juste de "se mettre à l’écoute", ce qui est infiniment plus simple que notre fonctionnement habituel. Et ça me parle énormément. Ça m’aide car ça coupe court à toute spéculation morale, jugements et culpabilités…

« Sans études ni culture, Éric Baret ne possède aucune compétence particulière. Ayant été touché par la tradition non duelle à travers l’enseignement de Jean Klein, il propose de se mettre à l’écoute, sans but d’aucun profit. Rien à enseigner, pas d’enseignant. »
« Pour la joie de ne rien être »

http://www.bhairava.ws

Deux excellents extraits de livres d’Éric Baret sur Révolution-lente : ICI.

— "Souvenir", film de Im Kwon Taek

souvenir_im_kwon_taek.jpg Un film qui m’a énormément touché. Une histoire d’amour autour du Pansori coréen. Le pansori est un récit lyric chanté et accompagné d’un tambour. La voix et les rythmes sont inhabituels en occident. C’est très intense et assez boulversant je trouve. Sorte de mélange de mélancolie ou grande tristesse face aux difficultés de la vie, mélangé à une une totale acceptation / sérénité / harmonie.

Souvenir, extrait 1
Souvenir, extrait 6

— "Le combat ordinaire", BD de Manu Larcenet

Divers commentaires glanés sur le net :

« C’est l’histoire d’un photographe fatigué, d’une fille patiente, d’horreurs banales et d’un chat pénible »

« J’ai apprécié la désinvolture des personnages. Le style de dessin est sans fioritures aucunes mais les personnages sont d’une sensibilité et d’une sincérité d’un réalisme incroyables. Ce sont des gens banals, qui mènent des vies banales… qui nous touchent, profondément. La peur, la mort, l’amour, la colère… le chômage, la pauvreté, la guerre, Le Pen au premier tour des élections de 2002… on vit tout ça tour à tour sans avoir l’impression d’être bernés par le récit. »
http://www.moruelafee.com/article-31225606.html

Le combat ordinaire (Larcenet) « Dévoilant la vie d’un artiste tourmenté, Larcenet applique son trait hyper expressif à un récit oscillant entre chronique contemporaine et autoportrait. Difficile en effet de ne pas assimiler Manu et Marco, tous deux artistes auto-exilés dans la cambrousse et redécouvrant le « vrai sens de la vie ». L’auteur en profite pour porter un regard acerbe sur la société moderne, multipliant les niveaux d’observation : considérations sociales, politiques, personnelles, psychanalyse, angoisse artistique, communication familiale, méandres professionnels, déni de la réalité… de grands sujets de tous les jours, évoqués ou subis par des personnages de tous les jours. Sa peinture d’une population ouvrière perdue mais digne (au centre de l’œuvre de Marco et donc de Manu) reste une des plus belles et des plus justes du moment. Quant à Marco, difficile de ne pas croire en ce personnage autant bourré de défauts que de qualités. Trop imparfait pour ne pas être vrai. Incarnation de l’homme perdu aux frontières des choses, entre monde ouvrier et artistique, ville et campagne, adolescence et responsabilités, Marco se désespère en réalisant que les choses qu’il voudrait simples sont très compliquées. Et peut-être vice-versa. »

« Ordinarité, existentialité, sensibilité, présence, espace, poésie. »


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Randonnée

4971456903_12c05a49a8.jpg Ou plutôt "matériel de randonnée", car en réalité j’ai peu randonné depuis un an. Juste ce qu’il faut pour tester un peu mon matériel. Enfin cet été j’ai quand même voyagé en tout 5 semaines avec mon sac à dos et dormi dehors par moment (la nuit).
Les quelques points clés de mon matériels :

* l’abris : tarp -> spacieux pour deux personnes, pour étaler ses affaires, cuisiner, etc. => 450 grammes / 100€ (mais on peut le faire soi-même pour moins cher).

* le couchage : duvet 0°C + tapis de sol pour l’humidité + matelas confort en mousse => 800 grammes / 300€ (oui oui, c’est bien 800gr tout compris)

* la popotte : gamelles + réchaud à bois fait maison => moins de 300gr / 100€ (le réchaud à bois demande un peu d’expérience et est plus long, mais l’autonomie est infinie et pas besoin de porter le carburant, il n’y a qu’à se servir sur place, 100gr de brindilles suffisent pour se faire à manger pour deux en toute sécurité. Sans compter le plaisir du vrai feu :-).

* Le plus : la doudoune en plume pour avoir très chaud le soir => 300gr / 120€ (il n’y a pas mieux en rapport poids-encombrement/chaleur, juste le traitement des pauvres oies qui pose question, hum… comme le sac de couchage d’ailleurs.

Un peu de pub pour ce cher Peyo qui fait un travail remarquable : ICI.

Rencontres

Photos-0095.jpg — En juillet j’ai passé 3 semaines à visiter ma famille dans l’ouest de la France, entre Angers et Noirmoutier. Voyagé en stop et en train. J’ai vu vraiment beaucoup de cousins, cousines, tantes et oncles, mon frère, mes parents, c’était intense ! Ce n’était pas prévu comme ça et il y a eu beaucoup d’improvisation de dernière minute. Ça fait beaucoup de bien de prendre enfin un peu de temps pour chacun. C’est ma famille quand même et la plupart je ne fais que les croiser lors de fêtes de famille ! En plus il y en a vraiment avec qui je m’entends super bien alors que ce n’était que la première fois que je passais vraiment du temps avec eux, à discuter, partager un vrai moment, etc.
Album photo ICI.

— RDV "coffee or drink" via Couchsurfing début août, le côté magique et surprenant de faire un tour de barque improvisé dans les marais du Beuchot avec deux inconnus : une lilloise et un ami qu’elle est venue visiter dans la région, pas spécialement de point commun à part le goût de la rencontre. Il y a un côté complètement absurde dans une telle situation, c’est totalement gratuit, on ne se reverra probablement jamais : "ça ne sert à rien". Et pourtant on sent bien qu’on touche là à quelque chose de la "vraie" vie. La vie simple et inouïe…

— Fin août, le festival de permaculture
pendant 6 jours. J’y étais comme bénévole, comme souvent quand je participe à un festival. J’adore faire partie de l’"équipe", ceux qui agissent et passent aux actes. L’ambiance était excellente, tout se passait de manière très fluide. J’ai revu quelques personnes de l’année dernière, des liens se renforcent et de nouveaux se font. Ça donne énormément de motivation de passer ces quelques jours très intenses entouré de plus de mille personnes partageant des points de vue et des valeurs très proches (pourtant très différentes aussi et d’origines très diverses), et surtout déjà engagé dans des projets, montrant concrètement que "c’est possible" (de faire autrement), cette société de consomation destructrice et normative n’est pas une fatalité. Ce système névrotique donne l’impression d’être solide et omniprésent, alors que c’est surtout l’idée qu’on s’en fait qui est si solide et omniprésente ! Changer est beaucoup plus facile qu’on ne le croit, car tout est déjà là ! Ça tient d’abord à chacun, à l’idée du possible qu’on se fait, à notre créativité, à notre imaginaire.
Album photo ICI.

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— La liste auto-stop pour les 3 semaines de juillet :
- Couple 50aine, grosse voiture noire, en vacances, parlent très peu.
- Jeune 25 ans de retour des eurockéennes de Belfort, belle Audi coupé, épuisé et heureux, travaille le lendemain.
- Femme 50 ans, vieille 205 sale, fume beaucoup, beaucoup discuté : le stop et les pervers, les gens normaux qui pètent les plombs, folie/normalité… On aurait pu en parler encore des heures.
- Couple de musiciens ~26 ans joueurs de cor professionnel, superbe Audi, parlotte facile, sympas, 160km/h sur l'autoroute (des amis les attendaient pour le déjeuner).
- Couple, grosse voiture luxueuse, elle au volant, noire 55 ans fonctionnaire de l'état en chirurgie cardiaque, lui 70 ans blanc aux cheveux blancs, a dormi tout du long. Peu discuté mais gentille, j'étais son premier auto-stoppeur !
- Couple 35-40 ans, deux enfants 6 et 2 ans dont un adopté. Ils m'ont pris en stop le soir et m'ont tout de suite proposé de dormir chez eux, ce que j'ai tout de suite accepté !! :-) Lui chef de projet informatique (mais récemment au chômage), elle comptable pour une grande municipalité, tous les deux très militants à gauche. Niveau (matériel) de vie élevé, potager, essaient de consommer local, haute estime d'eux-même, mais simples et agréables. Se sont rapprochés de leur famille après la mort d'un de leurs parents. Lisent Siné-hebdo, amateurs de BDs, sensibles à la décroissance/sobriété heureuse, écoutent énormément France-Inter. On a diner ensemble et bu du très bon vin. Grasse matiné le lendemain, car je repartais avec eux vu qu'on allait dans la même direction !
Le bac à Couëron - Gars 30 ans crâne rasé t-shirt noir, répertorie les caravanes de la région pour la municipalité, Petite voiture genre twingo. Il m'a surtout raconté ses histoires de tabassage et de battes de base-ball, je n’étais pas très rassuré mais il était sympa et ça s’est bien passé. On a pris au passage son pote électricien, sympa aussi.
- Une mère et ses deux filles adolescentes, voiture moyenne. La mère faisait beaucoup la fière devant ses filles, genre hyper sûre d’elle, et râlait sur les vacanciers qui sont trop lents.
- Homme 45 ans, costard gris, ultra calme, tellement calme et impassible derrière ses lunettes noires que c’était inquiétant, rétroviseur tourné vers moi afin de pouvoir continuer à regarder la route tout en me parlant (mais ne parlait quasiment pas). Vraiment bizarre, on aurait dit un agent secret sorti d’une BD ! Mais il était gentil et m’a déposé comme prévu. Il était très actif à la prévention routière, stages pour les enfants, etc. « C’est mieux, mais on peut encore mieux faire », ça semble être le sens de sa vie.
- Femme 50 ans, travaille dans le secrétariat médical, a fait du stop il y a longtemps, souriante.
- Couple à la retraite, en vacances ici mais originaire du coin.
- Jeune couple très mignon, finissent leurs études de commerce et secrétariat de direction, en train de faire un job d’été (restauration) pour payer leur voyage en septembre pour aller vivre plusieurs années à l’étranger.
- Jeune punkette dans une 106 pourrie, timide et très gentille.
- Bonhomme 60 ans, super Citroëne, roule à 120km/h (140? je sais plus) sur les routes de campagne, on ne sent rien, on a l’impression d’être déconnecté de la route, c’est inquiétant. Les oiseaux eux ne sont pas habitués à de telles vitesses et un certain nombre se sont crachés sur le pare-brise « ah, ah, il a dû avoir un peu mal au crâne celui-là ! ». Je n’ai rien dit…


La place du Beuchot, l'étang au fond
— Le beuchot (là où j’habite). Je passe rapidement sur le sujet, c’est délicat !… Mais en gros, l’organisation et la communication ici ne me conviennent plus du tout, j’ai perdu confiance dans les personnes ici (ça ne concerne pas tout le monde bien sûr). En fait ça n’a pas changé depuis que j’y suis, c’est juste qu’il m’a fallu tout ce temps pour voir et réaliser la réalité des choses, me rendre compte à quel point les paroles et les actes sont décallés, voir les vraies intentions cachées (consciemment ou pas) derrière celles hautement clamées… Mais en quelque sorte j’y ai trouvé ce que je cherchais, même si ça ne s’est pas passé comme je l’imaginais ! Ça m’a beaucoup appris.

Projets

— Voyager, rencontrer du monde, me former aux maisons en bottes de paille (Lien) et la vie de groupe (communication non-violente, prise de décision au consensus, etc, etc)
— Stage de techniques primitives chez Couplan, 12 jours fin septembre, à confirmer.
— Stage de méditation vipassana, 10 jours début décembre.
— En attendant, finir mes sites web, bien trier et ranger mes affaires, me libérer d’un maximum, finir les petits travaux chez moi (placard, plintes, étagères, etc).

Mon mode de vie me plait toujours, la sobriété me nourrit. Je sens que quelque chose se prépare, je ne sais pas quoi encore mais ça va encore changer d’ici 6 mois…



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