Voilà, je quitte la France…
Je suis maintenant près de Livourne en Italie. (Donc les tarifs pour me téléphoner peuvent changer….)
Je donne quelques nouvelles rapidement, et je réécrirai cette page de temps en temps pour la compléter (comme je fais d'ailleurs déjà plus ou moins pour les précédentes).
Ne trouvant pas de bateau via internet (raté un super convoyage à 2 heures près), et éprouvant le besoin d'avancer, je suis allé directement à Bonifacio.

J'ai parcouru vainement les quais pendant 3 jours, sac au dos, en plein soleil (bof le chapeau pour rencontrer les gens et avec le vent pas mieux). Seule une personne naviguant seule était intéressée mais n'allait pas dans la meme direction. J'ai fait aussi une rencontre marquante, une femme (rencontré son compagnon sur un bateau le matin) qui m'a donné de forts messages genre spirituels et très personnels qui m'ont pas mal retournés le cerveau, je ne sais toujours pas quoi en penser. Je le découvirai peut-etre plus tard. Et puis la madame pipi des sanitaires du port qui refusait mon argent et me donnait du PQ (je ne m'en sers pas normalement en voyage nature, mais j'en aurai peut-etre un autre usage), elle donc, sans condescance ni complaisance, ni sourire : l'authencité et la valeur du service n'en sont que plus grands 🙂
J'ai du manger aussi un sal truc (fruit ramassé sur zone probablement contaminée par des chiens) qui m'a bien retourné les intestins.
Bref, entre tout ça, plus une insolation, mon énergie était à zéro… grosse démotivation, déception de devoir abandonner le bateau-stop. Mais j'aurai appris plein de choses sur le bateau-stop (+ Moby Dick)
Ah, que d'aventures ! (moitié ironique et moitié pas ironique)

Je pourrai aller en Sardaigne et reprendre le bateau-stop là-bas. Mais vu ces derniers jours et mon état, mieux vaut changer de stratégie : reprendre par les voies terriennes qui me sont plus familières!
En stop jusqu'à Porto-Veccio, mais où j'apprends que je dois en fait aller à Bastia. Forme toujours à zéro, et c'est là que le fameux papier toilette m'aide bien, avec mes intestins débordants…
Recroisé un rayon de soleil (rayon est faible), un peu de souffle pour repartir. Dormi dans un pré sous des chenes, bien agréable.
Re-stop le lendemain, toujours difficile dans mon état, grosses sièstes à ralonge, plus que prévu, mais j'arrive à temps pour le ferry à 19h30, 35 euros taxes comprises.
Arrivé 23h30 à Livorno, dormi encore bien 2 heures dans le ferry, ça me fait énormément de bien de dormir chaque fois. J'arrive dans cette ville que je ne connais pas du tout (pas eu le temsp de préparer, rester à la trop grande ville Bastia 24h de plus aurait été inconfortable aussi), je ne sais pas quelle rue prendre pour trouver un endroit tranquille pour passer la nuit. Gros sentiment d'insécurité. D'abord trouver de l'eau, ça, ça va, mes premiers "dialogues" avec les italiens (la plupart apparement ne parlent ni anglais ni français). Le marcher de noel, sympa, je finis par trouver un banc correct près d'un gros batiment gouvernemental. La nuit se passe bien. Réveillé par le bruit des éboueurs.
Le lendemain : recherche de couchsurfeur sur internet, je mange toujours très peu (l'équivalent de moins d'un repas par jour), et toujours l'énergie très basse, encore qqs petites poussées de fièvre. (Signification psychologique??) Je reste le plus possible à l'ombre. Ordis publiques préhistoriques totalement inexploitable dans une bibliothèque maigrichonne et avec un français voyageur fou de 50 ans environ, normal en apparence mais basculant d'un instant à l'autre du personnage genre je me la joue super voyageur qui connait tout sur tout avec grand sourire à la michel blanc moustachu, puis à une hyper violence envers les gens du monde entier ! Il se levait de sa chaise pour pouvoir me chuchotter super énervé au creux de l'oreille. Je lui parle de couchsurfing dont il n'a jamais entendu parlé : "c'est que de la merde ! que des arnaqueurs qui veulent pomper ton fric, tu vas voir !" ….. ouf… bon je vais voir plus loin dans un point internet payant, mais peut-etre plus fonctionnel… ça m'a quand meme pris un peu de temps pour demander aux gens, avoir les vraies bonnes infos, les vrais bon endroits que je dèsespérais un peu de trouver… J'envoie donc 8 couch-request, femmes et couples surtout, et attends les réponses entre poses lecture sous qq maigres arbres au milieu des odeurs de cheniles… (pas chenilles, mais bien cheniles : avec la pisse et les crottes qui s'amoncelles depuis des semaines sur des restes d'herbes brulées sous le cagnard.) (J'en rajoute, toujours ce polar grotesque que je lis…)
Je passe la soirée entre un artiste de rue : un arbre qui joue de la scie (musicale) et récolte les pièces dans un arrosoir, et un cyber café pour checker mes mails (je parle comme dans ce polar, décevant une fois de plus, que je suis en train de lire).
Mais pas de réponse positive sur couchsurfing 🙁
Je retourne à mon banc pour la nuit.
Je dors encore mieux que la veille et mes affaires n'ont toujours pas disparues. Je fais meme une petite grasse mat' et un peu de yoga-kong (un mix personnel de mouvements). Mais sinon toujours assez patraque. Ca va quand meme de mieux en mieux, le ventre moins douloureux et un poil plus d'énergie (juste un).
Ouais ! une réponse positive sur CS ! "couch-request accepted" par Irene (prononcer Iréné), 54 ans à fond sur la méditation 🙂
Je repère aussi un cours Vipassana de 10 jours en Bulgarie pour la fin du mois 🙂 Une bonne méditation au square, le moral remonte d'un coup !
Finalement Irene n'est pas très dispo mais arrive à me donner des numéros de tél d'amies, mais finalement me récupère en voiture vers 22h le soir et me dépose pour dormir chez sont oncle Augusto à la campagne, qui a travaillé 50 ans dans le café. Le toréfier lui meme et faire ses propres mélanges, et le commercialer (donc bcp sur la route !). Irene, elle, responsable médical, mettant en place des soins mélant Gestalt et méditation.
Ici il fait à peu près frais, ouf, je peux me poser un peu, récupérer petit à petit. Augusto est aux petits soins avec moi.
Le lendemain (càd aujourd'hui le 3 aout) ça commence à aller nettement mieux. Et ce soir je suis tout seul à la maison, c'est la fete !
Beaucoup de travail émotionnel en arrière plan : lacher prise sur des liens français, ou lacher le controle sur le voyage lui-meme, les deux, autre chose, je ne sais trop….
Livourne est jolie sans plus, mais intéressante et plaisante, les gens sont super gentils et rendent facilement service (de leur propre initiative et simplement) Dans la rue tout se déroule de manière assez anarchique (sens commun du mot) mais fluide, joyeuse et tranquille. Ville assez pauvre et dénigrée du gros des touristes, c'est pas plus mal.
Pour mon intoxication (si c'en est une) j'alterne extrait de pépins de pamplemousse, et HE d'origan compact, le killer des killers.
Pour l'insolation, ben je reste à l'ombre le plus possible.
J'ai aussi une tension super basse (mesurée avec l'appareil d'Augusto qui a arreté tous ses médicaments), pour ça l'origan est bien, mais il me manque la fameuse menthe poivrée qui m'aurait bien aidée ! (hein, Benjamin !)
Au niveau alimentaire, ce qui me convient le mieux ce sont les fruits, et puis un peu de pain ou de pasta. Ce soir je recommence à avoir faim, ça fait 5 jours que je mange peu.
Pour la suite, je laisse tomber encore le bateau stop depuis Ancona, et pense prendre l'autoroute vers Slovénie/Croatie. J'ai 3 semaines pour rejoindre la Bulgarie (cours Vipassana), où je pense marcher au moins 2 semaines en septembre. Ce sera la saison des figues, amandes, raisin etc 🙂 ……..
=> Qq photos

Merci de partager tes aventures.
Que la pleine conscience t'accompagne dans chacun de tes pas….
Benjamin